Cam: Depuis qu'on tient un blogue, un des sujets dont on parle de manière régulière est le corps, le poids et notre relation avec tout cela, surtout comment la société nous pousse à penser. Je vais vous avouer un secret, depuis quelques semaines, j'écoue la série Pretty Little Liars. Oui, je suis plusieurs années en retard, mais grâce à Netflix, j'écoute les épisodes les uns après les autres et je dévore le quotidien de ces quatre adolescentes. En surfant le web vendredi, je suis tombée sur un article titrant qu'Ashley Beson, une des comédiennes, aurait perdu un casting puisqu'elle est trop grosse pour le rôle, elle qui porte du 2. ARG. Chaque fois que je lis ce genre de nouvelle, ça me met hors de moi. Trop grosse pour un rôle alors qu'elle porte une taille plus petite que la moyenne... quel rôle devait-elle jouer? Quel rôle demande vraiment que tu portes moins que du 2? OK. Il y a des exceptions si elle joue une adolescente sans forme, une fille qui souffre d'une maladie, etc. Mais, pour la plupart des rôles, du 2 devrait vraiment convenir. Ça ne devrait pas être une mesure pour mieux vendre, ça devrait être une mesure de réalisme, comme le fait que si un rôle est écrit pour femme jouant au basket, je douterais que je puisses remporter le casting du haut de mon 5'3''. De la grosse logique. Point.
J'ai donc eu envie de parler de corps et de standards. Ces standards qui en blessent tant et si souvent et si longtemps. Ces standards qui deviennent des petites voix maladives au fond de notre tête à toute heure du jour, ces standards que la société perpétue et combat en même temps.
Et je fais partie des combattants et des assaillants sans le vouloir.
Jeudi soir, nous étions 5 filles prenant un verre, nonchalament. On a parlé de standards physiques à trois reprises durant la soirée. Ce n'était pas toujours la même personne qui amenait le sujet sur la table, mais on avait toutes quelque chose à répondre. C'est absurde. On critiquait notre société, on s'insurgeait, certes. Mais comme l'a dit Viv « Mais on en parle encore. On devrait juste arrêter non?». Oui. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Oui, on doit continuer de s'insurger quand on voit des situations impossibles, mais entre amies, a-t-on encore besoin d'aborder le sujet?
Et si on ne faisait que jeter ces standards entre nous?
Viv: Effectivement, on devrait tout simplement pouvoir arrêter d'en parler, se trouver d'autres sujets de conversation. Quand je pense à tout cela, je me demande POURQUOI est-ce que c'est si important pour nous, pourquoi on ne peut pas s'empêcher de noter quand quelqu'un perd du poids, ou prend du poids (même si ce n'est pas pour juger, on le remarque, on le note, on se compare). Le poids et le corps prennent trop de place dans la société alors que, quand on y pense bien, qu'est-ce que ça change qu'une amie ait perdu 5 livres et qu'une autre en ait gagné 10? À quoi ça sert de se comparer sur un truc aussi futile et inutile? Pensons-y la prochaine fois qu'on commence à parler de poids entre amies...
Nous portons ici de la lingerie signée Chantelle et Passionata, ainsi que des bijoux Lost & Faune.
Photos: Eva Maude TC
Lieu: La ruche blanche