L'obsession du «summer body»

Comme le mois de juin arrive, c’est la même histoire qui revient à chaque année : l’été commence, ce qui veut dire que les bikinis arrivent, ce qui veut aussi dire que mon stress de « summer body » se pointe le bout du nez...

Je dois dire que je n’ai jamais vraiment eu de « shape » d’enfer. Je suis relativement petite (5’3) et j’ai des fesses/cuisses assez prononcées. Je ne suis pas super sportive non plus, l'été j’aime faire du tennis, nager et faire du vélo, mais sans être très constante dans mon exercice au quotidien. Je vais clairement prendre les frites au lieu de la salade. Je ne me plains pas, je suis en santé et je suis bien dans mon corps, même si je connais très bien mes petits défauts. Mais à chaque début d’été, je commence à stresser sur mon apparence. Mes petits défauts d’hiver deviennent mes horreurs d’été. Ouf, mes pieds ne sont pas vraiment cutes dans mes sandales, mon ventre est mou, mes bras aussi, mes cuisses se touchent, mes fesses ont de la cellulite...

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Mais pourquoi?

Pourquoi, tout d’un coup, je n’aime plus rien de moi? Parce que je vois toutes ces magnifiques filles sur mon Instagram avec des minis hanches et des ventres plats qui mettent une photo par jour en bikini. Parce que toutes les publicités sur mon Facebook sont des cures minceurs ou des plans d’entrainement pour perdre 30 livres en 5 jours. Parce que mon bas de maillot, c’est un Large. Parce que quand je vais à la plage avec mes amies, je cherche les shorts les plus tailles hautes possibles pour cacher pour petit bourrelet, parce que je n’ai pas envie de me promener à côté d’une top-modèle Victoria Secret pis d’avoir l’air du bonhomme Michelin. Mais aussi parce qu’on met de la pression sur l’apparence d’une fille à longueur d’année, et je suis habituée à ça...

C’est malsain l’idée du summer body. Point. On ne devrait pas encourager l’idée que ton corps est correct tant qu’il est en dessous de tes vêtements. On ne devrait pas encourager les filles à se priver l’été pour ne pas avoir des grosses cuisses quand tu t’assois sur le bord de la piscine. On ne devrait pas avoir une relation malsaine avec le sport; il faut éviter de l’associer à maigrir, mais plutôt à la santé. On ne devrait pas mettre de l’emphase sur ton corps en maillot de bain, parce que c’est l’étape juste avant être nu dans l’échelle de la vulnérabilité. On ne devrait pas dire que les femmes avec des formes doivent être en maillot une pièce, et que les minces peuvent se mettre en bikini. On devrait tous se rendre à l’évidence, nos standards sont malsains.

Sans jugement

Par contre, on ne doit pas non plus voir ça comme une compétition entre femmes. On ne juge pas celles qui sont à l’aise avec leurs corps, parce que peut-être qu’elles aussi trouvent ça difficile d’entretenir leur image, mais d’une autre façon. Peut-être qu’elles s’en foutent complètement et qu’elles se trouvent juste belles avec leur nouveau maillot. Peut-être que si on se soutenait entre nous, qu’on s’acceptait et qu’on s’encourageait, les autres le feraient aussi. La société commence tranquillement à être plus inclusive, et c’était plus que temps. Mais, il nous reste quand même un travail à faire tous ensemble pour que cette idée-là, de devoir avoir un corps parfait pour être belle, ne soit plus dans les inquiétudes des gens. Que les tailles en haut de small ne soient pas une défaite. Et on parle de femmes, mais c’est pareil pour les hommes.

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C’est difficile à se dire, mais c’est correct de prendre un sandwich à la crème glacée une fois de temps en temps. C’est correct de vouloir aller prendre une petite marche au lieu d’aller courir pour une fois. C’est correct de pas pousser son corps à bout seulement pour avoir des abdos. C’est aussi correct de s’entrainer pour être bien dans sa peau. Mais le plus important c’est que c’est correct d’être fière de soi-même, peu importe nos petits défauts corporels. J’ai appris à aimer être en bikini. Je ne suis pas encore rendue à l’étape où je me prends en photo ou je me promène sans mes shorts dans un party-piscine, mais c’est correct.

J’y vais à mon rythme et j’essaie tant bien que mal de ne pas me laisser atteindre par le #summerbody