2012
Cette année, je suis dans une réflexion assez approfondie. Les prochains choix que je vais faire vont fort probablement influencer le futur de ma vie. Je me pose tellement de questions que l’on dirait que j’en fais une obsession. À savoir, comment pouvons-nous prendre le bon chemin alors qu’il y en a des millions?
La plupart des jours, je me sens bien, je me sens décidé, tout va bien aller. Ça ne me prend pas deux semaines que je retombe ensuite dans toutes mes pensées. C’est souvent dans ces moments que je me rends compte que je tourne vraiment en rond et que, dans ma tête parfois, c’est un vrai tourbillon.
Je regarde autour de moi, tous mes amis qui ont l’air décidé, pour eux c’est sûr que tout va bien dans leurs vies respectives. De mon côté, je demande encore l’avis de mes parents avant d’agir. Par ailleurs, plusieurs d’entre eux se voient même ouvrir une compagnie, mais moi, je ne sais plus si j’en ai vraiment envie.
Vous me direz: « arrête de te comparer aux autres! », mais c’est souvent très dur de ne pas se comparer à ses confrères et, surtout, c’est plus fort que moi!
Effectivement, cette technique de gestion de soi du tonnerre ne fait que plus me descendre le moral à chaque fois.
Mes amis et mes parents me disent toujours de regarder d’abord le chemin parcouru. C’est vrai que je peux en être fier, même si, au moment d’écrire ces lignes, je suis assez pris au dépourvu.
Aujourd’hui, je me réveille et j’ai encore rendez-vous avec des spécialistes qui vont juste me dire que je pense trop et que je ne suis pas réaliste. Je suis sûr que je n’ai pas assez une bonne cote ou même des assez bonnes notes, mais eux, en plus, ils ne comprennent pas cette angoisse de performance. En fait, je veux vraiment réaliser le rêve que, tout jeune, je m’étais fixé, même s’il y a des jours où je ne veux même plus travailler pour y arriver.
Et pourtant, il faut continuer à persévérer (c’est la clé), car c’est ça qui permet d’espérer. Peut-être qu’un jour vais-je réussir à performer en Sciences de la santé, au Cégep. Eh lala!
Quand j’étais petit, j’admirais tous ces grands et j’avais dont hâte d’être un adulte averti. Cependant, maintenant que j’en suis presque un, c’est la peur qui m’envahit. En fait, don’t get me wrong, ce n’est pas tant que j’ai la trouille, mais plutôt que je m’ennuie, parce qu’on va se le dire, c’était simple, la vie quand nous étions petits, jeunes et insouciants.
Bon, il faut que je me ressaisisse et que j’affronte mes démons parce que, de toute façon, un jour ou l’autre, il va bien falloir que je quitte la maison. C’est drôle, juste à y penser, ça me fait rire d’imaginer à quel point ma mère va pleurer de voir son petit dernier la quitter. Ce sera à voir lorsque le moment sera venu.
Bref, je pense que je vous en ai assez dit, car, de toute manière, je n’ai plus le temps d’écrire. Ça fait une heure que je suis devant mon ordi. Il y a devant moi tellement de programmes qui défilent, c’est délirant. Peut-être que mon choix ne sera pas le bon, mais est-ce vraiment important? J’ai compris que je peux toujours le changer anyway, je suis juste un adolescent après tout. N’en demeure pas moins que mon choix, maintenant, il faut que je l’assume et que je l’accepte.
Mais maudit que c’est dur de s’inscrire au Cégep!
Jérémy Grandmont à 16 ans, en novembre 2011, lors d’une séance photo pour le projet personnel d’une étudiante à l’EEI
2020
Ce texte-là, je l’avais écrit en février 2012 lors de mon inscription au Cégep à 17 ans. J’étais un peu (beaucoup) perdu à cette époque avec mes rêves, les choix devant moi, les Cégep disponibles et mon parcours d’élève du PEI (Programme d’éducation internationale) au secondaire.
Avec du recul, neuf ans plus tard, je me rends compte que les choses n’ont pas tant changé. En fait, je suis fier de mon parcours atypique. J’ai commencé en Sciences de la santé au collège Édouard-Montpetit à Longueuil, juste après la grève étudiante de 2012. J’ai rapidement quitté le Cégep pour prendre une pause sur mon voilier de la vie, à contempler l’océan de possibilités qui s’offrait à moi.
J’ai ensuite fait mon inscription au collège André-Grasset l’année suivante, en 2013, en Sciences humaines, profil Administration des affaires. J’étais heureux, je me sentais à ma place. Le pont au HEC était une formalité et je n’ai fait, d’ailleurs, qu’une seule demande d’admission à l’université (je savais que je serais accepté, vu ma cote R). J’ai, par la suite, déménagé à Montréal trois ans et demi, vécu mon trip universitaire à fond et rencontré des centaines de personnes durant ce parcours unique. J’ai suivi ma propre vague et j’en étais mon propre capitaine.
Cependant, aujourd’hui, qu’en est-il de tout ça? Bien, j’ai 25 ans, je suis de retour chez mes parents depuis juillet 2019 et je n’ai pas d’emploi, je suis pigiste ou auto-entrepreneur. Je travaille sur mes propres projets en événementiel et en stratégie de contenu média pour les entreprises d’ici et je vous écris ces lignes pour le blogue Le Cahier. Devinez quoi: J’ADORE ÇA!
Jérémy Grandmont à 25 ans, en décembre 2019, lors d’une séance photo prévue pour ses projets de freelancer
Alors ,« let your boat take its waves » les jeunes… Et même les plus vieux aussi, en passant!
Rien n'arrive pour rien et surtout, faites confiance à votre instinct, il est souvent votre meilleur allié en affaires et dans la vie.