J’ai 23 ans dans quelques jours et je ne le sais toujours pas. Je ne le sais pas.
Je ne le sais pas si j’ai le parcours de vie idéal. Je ne sais pas vraiment si je fais le métier que je veux faire pour toujours. Je ne le sais pas si j’aurais dû partir en sac à dos à la découverte du monde à la place de fonder une famille. Je ne le sais pas si j’aurais dû voyager plus, découvrir des nouvelles cultures. Je ne le sais pas si je suis une bonne amie, une bonne amoureuse et une bonne maman. Je ne le sais pas pourquoi je me questionne sans cesse et pourquoi je passe ma vie à regarder le gazon du voisin toujours plus vert qu’ils disent.
Ce que je sais par contre, c’est qu’on dirait qu’on est comme obligé de choisir et de savoir et ce vraiment tôt dans notre vie. Genre c’est quoi ta couleur préférée?, c’est quoi ton idéal de vie?, qu’est-ce que tu veux faire plus tard?
Mais si on le savait juste pas et qu’on apprenait à prendre notre vie tel qu’elle passe, peut-être que ce serait moins angoissant. Peut-être que l’humain se sécurise en se promettant un beau futur. En se donnant une lignée déjà pré-établie. En ayant essayé de faire cela, je peux me permettre de vous dire, que selon mon expérience, la vie peut t’envoyer pleiiiiiiin de variables qui vont venir déjouer ton trajet parfait sans embûche.
Mais on est capable de s’adapter, parce qu’on est pas toute seule à pas savoir. On est une couple d’humains à hésiter, à se remettre en question et à s’imaginer partir ailleurs quelques temps. Pis tu sais quoi, c’est juste normal. On a droit de s’évader, dans notre monde idéal, d’y rêvasser pendant une douche même.
Parce que même les gens qui ont tout s’évadent parfois dans l’imaginaire.
Du haut de mes presque 23 ans, j’ai une petite fille Charlie, j’ai un autre bébé en route, j’ai mon amoureux extraordinaire, j’habite dans une maison, je suis aux études. Je suis bien dans ma vie de tous les jours, je n’échangerais rien au monde cette vie là. Cependant, lorsque je regarde mon actualité facebook ou instagram, je me demande parfois ce que je serais seule, sans enfant, sans amoureux. Je navigue dans mes pensées, je me rends super anxieuse et mal, en me disant que j’ai gâché ma vie de vivre une bonne fois, seulement une fois pour profiter de la vie. Puis j’ouvre les yeux, et je me rends compte la chance que j’ai d’avoir ma petite famille, dans mon petit cocon. Parce que pour moi, ce que je sais, c’est que je les aime plus que tout, et que mon bonheur à moi, commence ici, dans ma maison. Le reste, je ne le sais pas et c’est correct aussi.