Parfois, dans la vie, il faut tout simplement se lancer dans le vide, sauter sans trop réfléchir tellement la peur est grande. Au lieu de rester pétrifié dans l’indécision, engourdi par l’incertitude, il faut, par moments, s’écouter et suivre naturellement notre instinct, notre petite voix qui tente de nous guider sur la bonne route. Le chemin qui est le bon pour nous n’est pas toujours la ligne droite qu’on avait prévue, la liste d’étapes à atteindre qu’on s’était fixée ou bien le plan parfait que l’on avait imaginé. Les embuches, les détours, les imprévus et les surprises de la vie sont des épreuves que nous envoie l’univers pour nous influencer, nous détourner et nous aligner sur ce qui doit être. Sur ce qui, un jour, nous apparaîtra comme un beau hasard ou un chapitre plus difficile de notre existence qui nous a amené là où on devait être. Dans ces périodes troubles et ces points tournants de notre vie, notre plus grand obstacle se révèle, dans bien des cas, être nous-mêmes.
Le grand saut, c’est se présenter l’âme nue sur la scène de la vie en fermant les yeux et en se laissant engouffrer par une multitude de possibilités qui nous échappent. C’est se lancer en bas des horizons connus pour tomber en chute libre au travers des nuages de nos craintes, de la noirceur de nos angoisses pour atterrir dans l’océan infini des scénarios possibles. C’est accepter de jouer le rôle que le metteur en scène qu’est le destin nous a dédié à réaliser dans la pièce de théâtre qu’est notre moment sur terre. Pas toujours celui qu’on aurait voulu, pas nécessairement le rôle pour lequel on s’était préparé avant les auditions, mais celui que nous illumine le projecteur de la réalité.
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Peu importe ce qui nous effraie, nous angoisse ou nous fige sur place, c’est souvent la bonne chose à faire pour notre salut personnel. De l’autre côté de ce gouffre d’anxiété se trouve notre équilibre personnel, tout ce qu’il nous faut. Par contre, comme toute bonne chose, il nous faut la mériter. Comme une grosse bouffe après un effort soutenu, le bien-être venant avec ce grand pas en avant vous comblera. Apprendre à se faire confiance et oser sauter sans regarder en arrière, cela peut s’avérer être l’ultime saut nécessaire pour devenir qui l’on doit être, au moment opportun, avec ceux qu’il nous faut.
Le plus grand défi, celui qui fait le plus peur, d’après-moi, c’est d’avoir confiance en soi, réellement confiance. Pas en apparence, pas en paroles, ni en raison d’un ego surdimensionné ou d’un narcissisme infini, mais intrinsèquement dans chaque fibre de son corps. De se sentir trembler, le souffle court, l’impression d’avoir milles battements cardiaques la seconde et de continuer à avancer. Pas à pas, respiration après respiration, aussi dur que cela peut être, vers son but, son objectif, son nirvana. Pour ses propres raisons, pour les bonnes raisons, pour soi, pour la survie de sa personne, de son âme. D’avancer vers ce qu’on sait être la bonne chose pour nous, coute que coute.
En une ère où l’on est comparé, jugé et catégorisé en temps réel avec des milliers, voir des millions d’autres personnes, il est compréhensible de vivre des sentiments négatifs vis-à-vis sa propre personne. La crainte d’être rejeté, de ne pas être à la hauteur, de ne pas en faire assez ou d’être paralysé par l’angoisse. Le doute et le manque de confiance en soi ont tué beaucoup plus de rêves que la réalité elle-même, j’en suis convaincu. Rêves brisés sans même une tentative, relations jamais entamées, carrières jamais entreprises, gestes jamais posés et milles autres pensées restées au stade de l’imaginaire, des désirs, sans jamais avoir eu leur chance de se réaliser.
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C’est pourquoi il faut sauter et s’écouter, s’aimer et s’apprivoiser, apprendre à se connaitre et à croire en soi. Comptons nos bons coups, nos petites victoires, nos moments de force quand personne ne nous regarde, nos triomphes intérieurs dont peut-être personne n’en saura jamais rien. Qui que l’on soit, d’où que l’on vienne, peu importe notre âge, peu importe notre condition, riche ou pauvre, homme ou femme, nous avons tous dû affronter des marées pour être ici. Réelles ou créées de toutes pièces en période plus troubles, nous avons tous surpassé nos démons et continuerons à le faire pour notre salut personnel. Soyons fiers de qui nous sommes, soyons fiers d’être là, à craindre de faire ce grand pas de géant en avant, car c’est la preuve que quelque chose nous tient assez à cœur pour nous faire peur d’échouer, donc que nous sommes encore pleinement vivants et encore capables d’espérer. Espérer que nous pouvons influencer le cours des événements, croire que nous pouvons améliorer notre condition, avoir le sentiment d’avancer vers ce en quoi l’on croit et développer une foi en sa propre personne, en ses capacités, en sa force et en la vie.
Cette flamme, cette sensation d’être pleinement vivant, le cœur battant la chamade, l’esprit affuté, l’estomac noué et la conscience d’être près du but, quelle belle raison de célébrer. De célébrer la vie, notre unicité, notre courage et de dire merci la vie pour cette chance, ces opportunités, avant de prendre un gros respire et de se laisser aller vers l’avant!