Faire un travail que l’on aime, cela devrait être un objectif que tout le monde se fixe. On passe une grande partie de notre vie au bureau et si on pratique notre job seulement pour l’argent ou encore pour une reconnaissance, le temps peut sembler très long. Je te parle ici également des emplois d’étudiants que l’on sait sont parfois un peu ennuyants ou redondants. Je me souviens de mes nombreuses années en service à la clientèle. Je ne pouvais pas demeurer au sein d’un même emploi trop longtemps parce que je m’ennuyais assurément et que, rapidement, je recherchais de nouveaux défis. Ça ne paraît pas super bien dans un CV de changer d’emploi souvent, mais j’ai choisi ma santé mentale et j’ai changé de job au gré du vent. J’avais comme mission de me respecter dans ce que je pratiquais comme emploi. Je n’acceptais pas le chantage du genre : tu dois rester pour finir telle chose, sinon tu pourrais perdre ton emploi. Je n’acceptais pas les avances des clients déplacées. Je mettais mon poing sur la table et si cela ne fonctionnait pas, je partais. Attention, je pouvais faire des compromis, mais je me disais que la vie était courte et que des emplois, il y en aurait toujours.
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Ensuite, fut le temps de choisir dans quel programme aller étudier. Je savais que je voulais aider, mais cela était tellement vague. Je ne connaissais pas grand-chose des chemins à emprunter : AEC, DEC, formation en ligne, DEP. J’ai décidé de commencer en travail social. J’ai bien aimé les cours, j’aimais également les gens du programme. Cependant, je n’avais pas la piqure pour le domaine comme mes collègues. Apprendre les lois et me préparer pour aller en cours ne m’enchantait pas tant que ça et l’aspect bureaucratie et paperasse m’ennuyait énormément. Ça n’allait pas très bien dans ma vie et dans ma tête. Je me sentais perdue, parce qu’être travailleuse sociale avait toujours été dans mes premiers plans. Je me retrouvais après deux ans d’étude, à devoir recommencer à zéro. Pour ne pas perdre de temps, je me suis retrouvé en sciences humaines. Eh là là, pour ne pas avoir de passion, j’en avais vraiment, mais vraiment pas pour ce programme. J’essayais de me pointer à chaque cours, mais parfois mon lit me semblait vraiment une meilleure option. Après une année à niaiser, j’ai décidé de me réinscrire dans un autre programme. Je me suis inscrite en éducation spécialisée.
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Je suis tombée en amour avec ce programme et les professeurs qui l’enseignent. Ma cohorte était de feu, tout allait pour le mieux. Je suis tombée enceinte deux fois, donc j’ai dû reporter mes études sur plusieurs années. Cependant, entre temps, je me suis trouvé un poste dans une école primaire. Après avoir connu plusieurs clientèles, je n’avais jamais travaillé avec de petits êtres. Bonjour le challenge, mais c’est ce que je recherche dans un travail. Être libre de pouvoir bouger, de pouvoir être sur le terrain, de devoir remplir de la paperasse, mais aussi pouvoir échanger, travailler en équipe. Je peux changer d’établissement, changer de clientèle et toucher à plusieurs aspects. C’est rare de nos jours que nous faisons le même travail toute une vie, mais en éducation spécialisée, tu peux toujours changer.
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Ce n’est pas le travail le plus facile, je me suis fait lancer des chaises, cracher dessus, montrer un couteau, insulter, je me suis fait frapper dans les genoux, mais j’aime mon métier. J’aime voir l’évolution, j’aime travailler avec la personne, j’aime accompagner, j’aime écouter, j’aime faire en sorte que la vie de quelqu’un soit plus facile pour elle, j’aime voir la différence, j’aime apprendre aux autres des problématiques, j’aime faire valoir les droits de mes clients. Parfois, je suis brûlée à force de prendre sur mes épaules la misère des autres, mais quand j’arrive à la fin de mon intervention et qu’il y a un peu de changement, mon bonheur s’installe. C’est vraiment important de se respecter et de trouver un métier qu’on aime, car pour moi, une journée, ça n’arrête jamais et j’en prendrais encore. Je me découvre comme professionnelle et j’aime me remettre en question et apprendre encore. Je crois que c’est bon signe et que j’ai bien trouvé ma voie.