Il était une fois… Non ce n’est pas vrai, je ne commencerai pas cette extraordinaire histoire avec un traditionnel «il était une fois», quand même. Je vais débuter ça tout bonnement et simplement dans un état descriptif de mon petit miracle de cette semaine. Alors, moi-même toute petite collaboratrice, recherchant tout en ne cherchant pas l’inspiration, les pieds dans le sable, j’ai regardé devant. Tu sais, avec un goût d’eau salé dans la bouche, j’ai vu un petit bout d’homme si vrai, je l’ai tout de suite apprécié. Le sourire aux lèvres sur son skimboard, tu connais ? J’aime appeler ça le surf sur sable; ayant pour but d’attendre le moment où la vague fera ruisseler une mince couche d’eau sur la plage et hop le skimboarder lance sa planche et surfe la vie, ou presque dans le cas du petit Jessy!
Oui, oui, j’arrive à mon histoire, je ne faisais que te mettre en contexte pour que toi et moi on puisse revenir, le temps de cette lecture, les pieds dans le sable au moment où le petit Jessy m’apprenait la vie. Je le regardais sur sa planche, tranquille à analyser les vagues, il s’élançait, tombait et se relevait. C’était répétitif, mais Jessy, c’est un persévérant. Puis, je l’ai regardé plus attentivement, avaler l’océan à grands coups de gorgées salées, tomber et retomber. Ne faisant pas plus que deux têtes de plus que sa planche, le petit Jessy était grand, il avait compris lui. Il détenait la passion. À ce moment précis, je me suis levée pour aller lui piquer une jasette, pas trop quand même, puisque mon nouvel athlète préféré était tout de même très sérieux dans sa pratique. Je me suis approchée et je lui ai dit : «tu parles d’un sport, comment fais-tu pour aimer autant quelque chose d’aussi difficile?» Il m’a simplement répondu : «Ça fait quatre ans que je pratique, je me trouve pas mal bon!» Je me suis dit en moi même, tout en regrettant au même moment cette réflexion de performance et d’égo : voyons donc buddy, t’as certainement passé plus de temps le visage à l’eau qu’en équilibre sur ta planche! Sans blague, ne me juge pas lecteur, Jessy est resté, sans exagérer, quatre heures à tenter de trouver l’équilibre et il ne faisait que tomber. Il tombait, puis une fois écrasé dans l’eau, une vague arrivait pour lui déplacer à nouveau le toupet, pauvre Jessy, je me suis dit.
Source: Am photography
En voyant toute la surprise que j’ai eue quand il m’a dit qu’il adorait toujours ce sport, j’imagine qu’il eut envie de m’expliquer le thrill là-dedans… Il a familièrement ajouté : «J’aime tout simplement ça. J’aime le moment où je lance ma planche et que je cours pour la rattraper, j’aime aussi le moment où je vole les deux pieds sur terre. À tes yeux je glisse, je surf, je tombe, mais en moi j’ai l’impression de voler. À ce précis moment, je suis en confiance et une autre vague arrive et c’est là où je tombe, toujours. En fait, même la pire débarque n’aura pas valu le moment où j’ai volé les deux pieds sur ma planche, tu comprends?» Je l’ai regardé dans les yeux, j’ai dit : «What’s your name ?» Il ajoute en lançant son skimboard, prêt pour son envol : «Je m’appelle Jessy!» Déjà reparti apprécier le goût de l’eau salé et des nombreuses chutes, Jessy était parti surfer sa vie.
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Je peux officiellement t’affirmer que mon petit Jessy m’a appris le réel sens de la passion et de la détermination. Le style de grand gars qui se nourrit à la persévérance. Une belle histoire tu vas dire, et moi j’ajouterai que ce sont les plus belles celles-là; quand la fiction rejoint le réel jusqu’à ce que tu te demandes si cette leçon vivante en forme de Jessy est réelle ou romancée. Ouin, il était une fois, une femme qui avait les deux pieds dans le sable, et qui sans le savoir, a appris d’un Grand Jessy plus que ce qu’elle n’apprendra jamais sur un banc d’école. En fait, j’étais spectatrice sur le banc de la Vie et c’est Jessy qui racontait, cette fois-ci!