Aujourd'hui, c'est la dernière journée de mon stage que je fais depuis quatre mois. Mais aussi, aujourd'hui, je suis allée chercher mon diplôme collégial.
Pis ça me frappe, tout cela.
De réaliser que c'est terminé, mais également de réaliser que ce n'est que le commencement d'absolument tout.
Pis tout ça, je le dois à mes parents.
Pendant très longtemps, je me suis cherchée. J’ai toujours eu cette impression de ne pas être réellement humaine, d'être un peu comme une extra-terrestre et qu’un jour, mes vrais parents martiens viendront finalement me sauver de cet enfer. La vie n'a pas toujours été facile pour moi, ni pour mes parents et aujourd'hui, je réalise encore la chance énorme d'avoir été quelqu'un de privilégié grâce à eux.
Parce que mon dieu que ça a dû être difficile pour vous d'élever quelqu'un comme moi, une petite créature vulnérable, mais tellement violente et colérique, crachant sur absolument tout sur son passage. C'est seulement une fois qu'on est adulte qu'on réalise à quel point le rôle de parent est difficile et à quel point on réalise qu'on était parfois injuste et cruel. Mais sachez que vos parents savent que derrière ces « Je te déteste.», il y avait toujours un « Je t'aime.»
Pis même avec tout ça, vous continuiez de m'aimer, de m'entourer d'amour, de m'encourager et de m'accepter.
Parce que vous saviez que j'en avais grandement de besoin. Même avec un apprentissage ralenti et malgré mon handicap, vous ne vouliez pas que je sois triste ou malheureuse. Ça vous inquiétait tellement et quand j'y repense aujourd'hui, mon coeur me fait mal. Merci d’avoir tellement investi de temps sur moi. Merci d’avoir cru en moi et Seb dans nos vies, nos rêves et nos projets. Et même si vous n’étiez pas toujours d’accord avec nos choix, vous nous aimiez toujours plus fort. J’aime écrire parce que toi, papa, tu m’as transmis ta passion pour l'écriture, je suis tellement fière de ton parcours et je veux que tu saches à quel point tu es formidable. Mais j’écris aussi parce que je suis blessée, et qu’écrire permet de guérir un peu plus à chaque jour.
Et toi, maman, sache que ta bonne humeur contagieuse me manque tellement. Tes beaux sourires, tes rires, ta main qui frappe ton torse quand tu te trouves drôle, ta gentillesse, tout.
Je suis tellement fière d'être votre fille.
Source @nabhan_illustrations
Mais surtout, j’écris parce que je suis encore brisée et blessée par les évènements qui se sont passés entre nous et encore aujourd'hui, je m'en veux.
J'aime les arts, parce que vous saviez que j'avais un réel talent potentiel et que c'était une façon pour moi de calmer les journées de pluie et d'orages. J'aime les arts, parce que je rapportais mes projets à la maison et je me souviens que vous étiez tellement fiers de moi, de ce talent et tout ce que je veux, c'est de continuer à vous rendre fière.
Maman, merci de m'avoir enseigné d'être une femme forte et de m'avoir appris à ne pas me laisser marcher sur les pieds. Papa, merci de m'avoir appris que ce n'est pas grave si les choses ne vont pas comme je le veux et merci de m'avoir appris qu'il faut travailler très fort si on désire obtenir ce que l'on veut. Merci à vous deux de m'avoir fait devenir la femme que je suis aujourd'hui, je suis choyée. Votre amour inconditionnel a fait de moi une personne qui sait aimer, pardonner et qui aime la vie un peu plus fort.
Parce que quand j'ai voulu tout abandonner, vous étiez là. Quand j'avais de la peine, vous étiez encore là et j'ai tellement hâte de voir les belles choses qui s'en viennent.
Pis je crois aussi que l'amour que vous aviez et que vous avez toujours l'un pour l'autre a fait toute la différence, j'ai grandi dans une famille chaleureuse, ouverte et aimée. Deux parents qui s'entraidaient, qui s'encourageaient et qui étaient toujours à la maison. Je ne sais pas si j'aurais survécu sans tout cela.
Regardez-moi aujourd'hui et voyez à quel point je suis heureuse. À quel point je vais mieux, et tout ça grâce à vous. Pis peu importe où je suis, ce que je fais et comment je vis, vous êtes toujours dans mon coeur.
Alors, prenez finalement cette pause que vous méritez : je vais bien.
Pis quand quelqu'un me complimente en me disant : « Tes parents ont vraiment fait une bonne job.» Je le prends tellement à coeur, parce que je l'sais que c'est vrai.