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Depuis plusieurs centaines d’années, l’être humain rêve du futur. Que ce soit à travers des films marquants comme 2001 : l’odyssée de l’espace de Kubrick ou des livres notoires comme 1984 de George Orwell, ces avenirs imaginaires et pas toujours roses ont marqué la conscience collective. À quoi ressemblera l’humanité dans le futur? À l’aube de l’intelligence artificielle, je crois qu’il est assez sûr de dire que nous y sommes. Bienvenue dans le futur.
Bienvenue à l’ère de l’instantanéité, cette époque magique où notre téléphone cellulaire agit à titre de cordon ombilical et a priorité sur toutes les autres activités. Que ce soit un souper de famille, une soirée entre amis ou même à bord d’un véhicule dont nous sommes le conducteur, c’est bien connu : le texto n’attend pas. Il n’a pas de patience et réclame l'attention.
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Bienvenue dans la dictature des écrans et des réseaux sociaux, où il est devenu complexe, voire un exercice cérébral exigeant, d'avoir une vraie conversation, une qui a du sens, qui importe. Notre idée d'une discussion est brimée par une limite de 280 caractères, tandis que notre concept de relations se réduit à de simples algorithmes. Plus la peine de rencontrer des gens face à face! Il nous est maintenant possible de défiler notre âme sœur à gauche ou à droite. Nous sommes tenus captifs du WiFi et des notifications. Qui aurait cru que des données mobiles commanderaient nos vies?
Une couche est rajoutée à la complexité déjà difficile à cerner de notre identité, c'est-à-dire l'image que nous peignons de nous sur les réseaux sociaux. Celle-ci définit directement notre perception des autres : une personne est automatiquement cool si elle a beaucoup d’abonnés; une personne est nécessairement belle si elle a beaucoup de J’aime.
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D’ailleurs, dans le futur, la valeur suprême est la beauté. Nous vivons dans un monde axé sur l’image et les apparences. Le vrai, ça nous fait peur! Une personne mérite d’être vue et écoutée si la façade qu’elle entretient est jugée attrayante. Pour ça, elle doit porter des vêtements à la mode, se maquiller pour cacher ses imperfections et ne présenter aucun bourrelet. Vous ne rentrez pas dans le moule décrit? Aucun problème, car il est maintenant possible de se découper littéralement pour y parvenir. Vous n’aimez pas quelque chose chez vous? Changez-le! Être attirant est un impératif.
Vous avez envie de vous positionner sur un sujet qui vous est totalement inconnu? Vous le pouvez désormais! Dans le futur, toutes les opinions sont mises sur le même pied d’égalité. Dans un fil d’actualité, les opinions purement subjectives de gens non-experts sont diluées parmi l’information fiable et recherchée. Plus besoin d'approfondir sa pensée, de se forcer à comprendre une situation qui nous est étrangère ou même d'être crédible : il suffit d’écrire ce que vous avez sur le cœur et de publier!
De plus, l’homme du futur n’a plus le temps de prendre son temps. Il est primordial pour lui d’aller toujours plus vite, toujours plus loin. Au fond, ce qui compte vraiment n’est plus la qualité des moments passés, mais plutôt la quantité humainement possible à concentrer dans une journée. Peu importe si vous devez réaliser plus d'une chose à la fois, l’important, c’est d’être productif!
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Bref, le futur est une époque riche et effervescente, où la raison et le progrès prédominent. Les machines sont devenues une nouvelle divinité. Comment les gens faisaient-ils avant les montres intelligentes et les cellulaires? Ils avaient la nature, les bouquins, de l’imagination et de la débrouillardise. Car dans le futur, on assiste à un étonnant paradoxe: si l’homme a créé les machines pour l’assister, qui sont les vrais esclaves?