Je me souviens quand j’étais enfant, autour de Pâques, ma mère m’achetait des vêtements de printemps, de p’tites couleurs pastel, ça faisait très « coco de Pâques ». Habituellement, c’était encore frais, mais la neige avait presque toute fondue, peut-être qu’elle avait même complètement disparue. Froid, pas froid, on s’habillait à la mode printanière. Je parle d’il y a trente-cinq, quarante ans de ça.
Aujourd’hui, au printemps, il n’est pas rare d’avoir de la neige à Pâques. Mère Nature est tellement mêlée qu’on porte une tuque, un manteau mi-saison des shorts et des bottes d’hiver en avril. Ce n’est pas mêlant, on a l’air d’abominables hommes des neiges qui s’en vont dans le sud. L’hiver s’éternise et nous fait rager de ses derniers flocons.
Puis un bon jour, comme d’habitude, on part avec notre tuque, notre manteau mi-saison et nos bottes d’hiver, parce que le matin on gèle et en finissant le travail, on sort du bureau en t-shirt. Mère Nature ne sait assurément pas ce qu’elle veut. À partir de ce moment, le printemps est officiellement enclenché et dure beaucoup moins longtemps qu’avant.
Les périodes de canicules commencent tellement tôt
Bien avant le solstice d’été. On ne se rend plus compte de la transition entre le printemps et l’été. Si je reviens dans le temps, à 20 °C, il faisait vraiment chaud, 25 °C c’était la canicule. Quand il y avait canicule, c’était quelques jours de suite une ou deux fois dans l’été et on en parlait pour les dix prochaines années à venir. C’était tout un été, y’avait donc fait chaud.
Maintenant, on est juste bien à 20 °C ou à 25 °C, il fait chaud et une canicule, c’est 30-33 °C, ressentis à 38-40 °C. Là, on crève ! Mère Nature fait semblant de ne pas le savoir, mais elle est une tueuse en série, c’est une question de temps pour qu’il y ait un documentaire à ce sujet sur Netflix « Dame Nature et la saison des assassinats ». Je blague, juste à moitié, chaque année dans différents pays de la planète des gens meurent à cause de la chaleur trop intense et ça se produit aussi chez nous.
Puis le mois d’août arrive
Le jour même de son arrivée ou presque, on se rend compte que l’automne s’en vient. Il fait chaud toute la journée et vers seize heures, le temps commence à se rafraîchir. C’est peut-être pour mère Nature sa façon de faire comprendre aux enfants qu’il faut commencer à rentrer plus tôt, pour se faire à la routine du retour à l’école qui va bientôt débuter. Malgré le temps plus frais qui s’installe graduellement, il n’en reste pas moins que l’automne est un ravissement pour les yeux. Nous sommes toujours heureux de voir les jeunes pousses du printemps, mais rien ne bat le spectacle coloré de la fin de la saison chaude.
Jusqu’à cette journée ou cette nuit ou il pleut à tout rompre et le vent finit de déshabiller les arbres. Ça y est, novembre vient de débarquer, à partir de se moment pendant quelques semaines, il n’y a plus grand-chose de beau, le spectacle coloré a disparu sous un couvert de grisaille froide. Pour vaincre la morosité, certains comptent déjà le nombre de semaines qu’il reste jusqu’à Noël.
Puis la première neige arrive
C’est beau… tant que c’est blanc, malheureusement la blancheur tourne rapidement en un gris pollution pas très attrayant. La neige éclaircit tout de même le paysage et Noël est anticipé par plusieurs. Alors que deux clans se forment, les pros sport d’hiver, ceux-là attendent la neige depuis juillet. Il y a l’autre clan, ceux qui vont sacrer à chaque bordée de neige et encore plus quand il faudra pelleter. Pour les amoureux de l’hiver, cette saison ne dure jamais assez longtemps, pour les autres, elle dure beaucoup trop longtemps.
Mais si on y pense, nous sommes privilégiés d’avoir l’opportunité de vivre quatre changements de paysage par année.