D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les animaux. Déjà, à la maternelle, sur un dessin dont le thème était « ce que je ferai plus tard », je me suis représentée entourée d’animaux (dont un éléphant, mes chouchous). J’en ai fait ma carrière et je suis maintenant médecin vétérinaire. C’est bien plus tard que je suis devenue aussi une entrepreneuse. Ma passion première, c'est les animaux. Le reste, je l’ai appris. Et je suis heureuse dans mon histoire. Mais d’autres ne le sont pas. Et c’est de cela que je veux te parler aujourd’hui.

Tu as peut-être vu au début de l’été un article-choc dans La Presse Plus sur le suicide chez les vétérinaires. Personnellement, j’ai été interviewée à CKOI (où je suis chroniqueuse vétérinaire) et à Médium Large sur le sujet et plein de mes collègues ont donné des entrevues aussi. Ma profession est malade. C’est d’une tristesse infinie. Sais-tu ce qui m’a choquée ?  C’est l’attitude de mes autres collègues qui profitaient de certaines tribunes pour dire qu’on avait la « plus belle profession du monde ». Je ne le nie pas (je le pense la plupart du temps même), mais je dis qu’à ce moment-là, ce n’était pas le cas. En connais-tu toi, des filles habituées d’être super top dans tout ou dans presque tout (ou en tout cas, capables de donner cette impression) ? Tu en es peut-être même une. Moi, je pense que c’est difficile pour ces filles-là, que d’autres envient, d’admettre qu’elles ne vont pas bien et d’en parler. C’est comme cela que plusieurs vétérinaires en viennent à commettre l’irréparable ou qu’ils souffrent de dépression en silence, parce qu’ils n’osent pas le dire. Quand ils le font, quelqu’un leur rappelle qu’ils sont donc chanceux d’être vétérinaires.  C’est sûr que plusieurs ont rêvé d’exercer cette profession ; c’est un privilège de travailler avec les animaux. Mais c’est certain aussi que, quand plusieurs sont d’avis que tu devrais bien aller, parce que tu as une belle profession - ou un super conjoint ou des enfants en santé -  ça ajoute à la culpabilité de se sentir mal.

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Et ça, ça m’a choquée. Il y a des moments pour tout. Un temps pour dire « ma profession me comble » et un temps pour être solidaire avec ceux qui sont épuisés. Et là, c’était le temps de leur dire « vous n’êtes pas seuls, vous n’êtes pas cons, on peut vous comprendre et vous soutenir ». Et ça concerne tout le monde qui pense que quelqu’un devrait être heureux, parce qu’elle a tous les gars qu’elle veut, qu’elle a un super job, qu’elle a tellement voyagé, que ses enfants sont donc incroyables ou n’importe quoi d’autre. Il y a des moments pour écouter ou, quand ça s’impose, pour aider à décrire la peine d’une autre, afin que plus de gens la comprennent et qu’elle puisse plus facilement passer au travers. Ne pas utiliser toute la tribune pour répéter que « tout devrait être merveilleux »…

P.S: le beau dessin n’est pas le mien. Ma mère n’a pas eu le temps de fouiller dans le tiroir de choses cute de mon enfance.  Mais ma filleule Luce (6 ans) m’a offert d’en faire un qui lui ressemble. Merci Luce.  Tu as bien aidé marraine.

PASSIONIMO: VALORISER LE BONHEUR DE LA RELATION HUMAIN-ANIMAL

Guidés par notre passion pour les animaux, nous formons ensemble un réseau de médecins vétérinaires engagés. Regroupés sous la bannière Passionimo, collectivement et dans chacune de nos cliniques, nous désirons être les complices du lien unique qui vous attache à votre compagnon. Son bien-être est notre plus grand souci. Lui prodiguer les meilleurs soins possible fait partie de notre mission. Vous fournir des conseils judicieux au meilleur de nos connaissances est l’une de nos valeurs. Jour après jour, vous faire bénéficier de notre expérience est notre raison d’être. Nous sommes vos vétérinaires de famille.

Lucie Hénault, vétérinaire Passionimo

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