En cette journée, plusieurs éléments m’irritent, me dérangent. Tout d’abord, il est vrai que c’est l’organisation des Nations Unies qui a décidé que le 8 mars serait la Journée Internationale de la femme en 1977. Par contre, cette journée fut nommée « Journée Internationale des femmes » à l’origine lors d’un congrès international des femmes en 1910. Ajoutons à cela que « LA » femme donne l’impression de promouvoir qu’un seul modèle de femme et que le terme « les femmes » est plus inclusif, ce qui permet aussi de faire de la condition féminine un enjeu collectif.
Voici ce qu’il NE faut PAS faire lors de cette journée :
- Nous souhaiter « Bonne fête! »;
- Nous donner des fleurs ou autre cadeaux;
- Dire que « vous » vous aimez les femmes.
La Journée Internationale des femmes n’est pas une fête. C’est une journée de reconnaissance des luttes réussies, passées et à venir. Cette journée vise à réfléchir et débattre des enjeux vécus par les femmes à l’international. Parce que le mythe de « l’égalité déjà acquise » est perpétré au Québec, il est important de se rappeler qu’ici aussi, il y a du chemin à faire. Ici aussi, les femmes vivent des injustices. L’équité salariale n’est pas encore atteinte. Les femmes se retrouvent plus souvent en situation de pauvreté et sont encore victimes de stéréotypes, de discrimination, d’harcèlement sous toutes ses formes, de sexisme et de violence. L’égalité entre femmes n’est aussi pas encore atteinte. Il suffit de penser aux situations que peuvent vivre les femmes qui ne sont pas blanches ou les agressions dénoncées par les femmes autochtones.
Bref, cette journée n’est pas un poème aux femmes. Cette journée ne vise pas à se féliciter d’être de bonnes mères, de bonnes sœurs, de bonnes conjointes, etc. Cette journée vise à mettre en lumière la condition féminine à travers le monde, à célébrer nos acquis et à s’attaquer aux prochains combats. Cette journée peut sembler discutable à certains égards, puisque beaucoup en profitent pour « machandiser » cette journée avec des dossiers spéciaux ou avec des promotions. Cette journée existe maintenant depuis plus de 100 ans, à nous de faire bon usage de cette tribune médiatique pour faire valoir nos droits.