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Je travaille dans le Village, là où les artisans de la télévision québécoise se côtoient, particulièrement sur la rue Sainte-Catherine à l'heure du lunch. Quand arrive le moment de choisir un restaurant, nous voilà toujours un peu embêtés, mes collègues et moi, parce qu'il y a beaucoup beaucoup beaucoup de choix dans ce coin... mais pas tous équivalents en termes de qualité. Voilà que s'ajoute une nouvelle option en périphérie du Village qui, ma foi, mérite de faire quelques pas de plus vers l'est et de passer sous le pont Jacques-Cartier au risque de se faire écraser par la chute inopinée d'une poutre verte (les ponts, c'est dangereux). Ce restaurant, c'est Les coudes sur la table, coin Sainte-Catherine et Fullum.

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Ouvert depuis juin dernier, Les coudes sur la table est la concrétisation d'un projet longtemps rêvé par deux amis, Cédric Deslandes et Alexandre Jourdan, l'un chef, l'autre maître d'hôtel. Les deux Français d'origine avaient envie d'ouvrir un restaurant qui proposerait de la bonne cuisine de chez eux, mais avec des produits d'ici et des saveurs d'un peu partout. Une cuisine de style bistro franco-québécois, mettons. Éclatée et moderne, rien de trop classique. Pourquoi Les coudes sur la table? « Parce que c'est ludique, parce que ça ne se prend pas au sérieux. On ne veut pas être un restaurant trop guindé » de me répondre Alexandre. Cédric me raconte qu'en fait, l'idée lui est venue à force de répéter la consigne «  Ne mets pas les coudes sur la table! » à sa fille de 5 ans. Mais ne vous en faites pas : si vous ne respectez pas la consigne dans ce restaurant, vous ne risquez pas de faire le piquet pendant 10 minutes dans le coin. C'est un des grands avantages de ne pas avoir 5 ans.

DSC_8676Lors de l'ouverture, on nous a offert quelques-uns des plats que l'on sert en entrée, soit les cromesquis (croquettes panées) de jarret de porc aromatisés à l'estragon, un gaspacho andalou rehaussé d'une mousse au feta présenté dans un verre à shooter, une tartelette au thon, tomates et oignons et des acras de morue (dont je suis folle) servis sur une délicieuse petite salade mangue et poivron rouge. Franchement, tout ce que j'ai mangé était savoureux, un bon équilibre de saveurs et de textures. Ça m'a vraiment donné envie d'y retourner pour goûter aux plats principaux. Mention spéciale également pour les serveuses et les propriétaires, tous très accueillants. Par contre, au risque de passer pour une fille superficielle, il y a un élément qui m'a déplu : la déco, un peu trop banale à mon goût. Je comprends qu'on ait voulu créer une ambiance simple, décontractée, sans prétention. Toutefois, le décor manque de personnalité, on sent qu'il n'y a pas eu une grosse recherche à cet égard. J'aurais aimé retrouver un peu plus de la jovialité de Cédric et d'Alexandre dans l'aménagement du lieu. Cela peut peut-être paraître anodin, et cela n'enlève rien à la qualité des plats qui sont offerts, mais dans un milieu aussi compétitif que celui de la restauration, ce sont des détails comme celui-ci qui font toute la différence.

Les plats principaux au Coudes sur la table varient entre 20 $ et 30 $. C'est un restaurant à visiter lorsqu'on a quelque chose à fêter. Le midi, la table d'hôte se situe autour de 20 $ et comprend le plat principal et le dessert ou l'entrée. On y va peut-être pas toutes les semaines, mais pour l'anniversaire d'un collègue, oui, tout à fait. Manger au restaurant, ça coûte cher. C'est une activité de laquelle j'abuse un peu trop selon la gestionnaire de mes finances personnelles (aka ma charmante maman) qui ne manque pas une occasion de me le rappeler. C'est vrai. En tant que représentante type de la génération Y pour qui le plaisir se doit d'être expérientiel, je ne vois pas de mal à payer pour un bon repas. Un BON repas, dis-je. Dans certains restaurants du Village que j'ai visités (le Steak Frites Saint-Paul, notamment, pour ne pas le nommer...), j'ai souvent eu l'impression de payer trop cher pour ce que j'avais dans mon assiette. Si ce que j'ai mangé aux Coudes sur la table est bien à l'image du reste du menu, je ne pense pas vivre une telle déception si j'y retourne. Et parfois, ça fait juste du bien de sortir de son village.

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