Gourmandise incontrôlable, obésité, regret… Je me regarde dans le miroir et je constate l’étendue des dégâts. Ce n’est pas apparu en une nuit, c’est certain. C’est le résultat de plusieurs mois, d’années même, à déraper et à remettre à plus tard. Je vois ce muffin top qui est devenu une bouée de sauvetage impossible à cacher; je vois sur mes bras une cellulite qui n’existait pas avant; je constate toute cette nouvelle graisse accumulée sur mes fesses, mes hanches et partout ailleurs, et ça me fait sentir dégueulasse. 

J’ai l’impression d’avoir attiré cette situation à moi : quand j’avais 20 ans, je voyais mes petits bourrelets à peine gênants, et je disais que j’étais grosse, à la demi-blague. Je disais ensuite : « quand je serai vieille, je vais regarder des photos de moi à 20 ans et trouver que je n’étais pas grosse du tout alors que je le serai devenue ».

Quelle ironie… c’est complètement stupide. N’empêche qu’aujourd’hui, j’ai souvent une relation assez malsaine avec la bouffe. Je crois que je l’ai toujours eue, mais maintenant avec l’âge, les hormones et mon mode de vie ont fait s’accumuler la masse adipeuse. Alors qu’avant, je pouvais faire le party, boire et manger à outrance sans trop prendre de poids, maintenant ça ne fait qu’empirer. Quelques périodes plus actives au gym ont aidé à me faire perdre du poids à certaines occasions, mais les mauvaises habitudes revenaient vite au galop. Il faut dire que 2020 n’a pas aidé non plus. Ceci dit, ce n’est pas une excuse et je ne cherche pas à me déresponsabiliser. 

En toute connaissance de cause

Malgré que je connaisse bien le fonctionnement de l’alimentation, que j’aie déjà consulté des nutritionnistes et suivi des plans, je ne peux m’empêcher de manger même lorsque je n’ai plus faim. Même quand je sais que c’est seulement de la malbouffe et que je vais le regretter le lendemain. J’arrive certes à me contrôler certains jours, et je vois la différence à mon réveil! Je me sens moins lourde, je suis même fière de moi d’avoir résisté cette fois.

Mais quand je dérape, je me sens conne. Je sens que j’ai le mental d’une enfant de 5 ans qu’on aurait lâchée lousse dans un magasin de bonbons pour une semaine. Je ne me pèse plus, c’est beaucoup trop traumatisant. 

En plus, je partage ma vie avec un gars mince qui peut manger à l’excès sans grossir – alors qu’il aimerait bien prendre quelques livres (dommage, je lui ferais un don volontiers). Donc les tentations sont omniprésentes. Je suis plusieurs groupes Low Carb/Keto (faibles en glucides/cétogène). Et pour avoir déjà essayé très brièvement des régimes et styles de vie préconisant de bonnes habitudes alimentaires, je sais que les diètes strictes ça ne fonctionne pas avec moi. 

Je déteste devoir tout calculer et me sentir complètement privée des petites douceurs que j’aime. La vie est assez dure comme ça, si en plus je dois dire adieu au dessert, je ne sais pas si tout le monde s’en sortira vivant! Alors en ce moment, j’explore l’avenue la plus adéquate pour moi sans me commettre à un style précis, quitte à pimper le tout pour que ça me plaise. J’ai des livres de recettes spécialisées qui sont standby depuis un moment et je me donnerai bientôt du temps spécifiquement pour les étudier attentivement.

Femme triste en noir et blanc

Source de l'image: Unsplash

Hyperphagie?

Il y a quelques années, quand je sortais de table après avoir mangé bien au-delà de ma satiété, je disais à la demi-blague que j’étais boulimique sans me faire vomir. Sans le savoir, je décrivais un réel problème, qui porte le nom d’hyperphagie boulimique. Il faut dire que « dans mon temps » (non je n’ai pas 400 ans!), on parlait seulement de boulimie et d’anorexie, et ni un ni l’autre ne me rejoignait dans leur définition.

Mais quand j’ai lu davantage sur le sujet de l’hyperphagie, je me suis reconnue. Je n’ai pas (encore) consulté à ce sujet, mais c’est quelque chose que je pourrais envisager. Je ne m’auto-diagnostique pas non plus, mais je sens que je ne suis pas seule à avoir ce problème. 

En fouillant dans ma bibliothèque, j’ai vu quelques livres parlant de l’addiction au sucre. En relisant certains passages d’un journal alimentaire que je tenais il y a quelques années, j’ai vu dans plusieurs pages le désir de vouloir maigrir, de me détacher des friandises et tant d’autres souhaits reliés à la perte de poids et à cette manie de trop manger. Pourquoi est-ce si difficile de ne pas acheter une barre de chocolat? 

Comment ça se fait qu’à l’aube de la quarantaine, je ne puisse pas contrôler mes pulsions alimentaires? Clairement, j’ai un problème. Je m’informe de plus en plus à ce sujet, mais chaque soir, le pattern revient. Je crois que je dois identifier pourquoi je ressens ce besoin maladif de me « remplir » au point de me sentir mal, honteuse, coupable, quasi malade, grosse et laide. 

Une première étape

Au moment d’écrire ces lignes, je viens de découvrir anebquebec.com qui offre gratuitement des groupes de soutien en ligne. C’est peut-être le premier pas vers une meilleure relation avec la nourriture. Je me suis inscrite. J’ai des moments où tout va bien, ce qui me fait dire que je n’ai probablement pas de problème. C’est surement le fameux déni des hi, même si j’ignore si ce terme est utilisé pour ce type de situation.

Bref, j’espère juste trouver très bientôt la voie de la guérison et retrouver une bonne relation avec la bouffe. Je te le souhaite aussi si tu es dans le même bateau. Sache qu’il y a de l’aide.

Source de l'image de couverture: Unsplash
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