Ça se paye l’amour en grandes surfaces au quart du prix à la place d’investir un peu plus pour plus longtemps.

Ça cache les trous avec un beau cadre à l’inverse de s’armer de plâtre et de gallons de peinture pour les faire disparaître complètement. Ça se fragilise le derrière des murs.

Ça pense que l’usage unique, c’est d’utiliser rapidement et de jeter ensuite tel du ni vu ni connu quand ça pourrait être de consommer une seule fois en continu.

Ça se dit que tant qu’à réparer, on n'a qu’à changer, mais ça se fait souvent jouer de vilains tours quand ça réalise que les nouveaux modèles sont peut-être plus beaux, mais moins solides, faute de désirs avides.

Ça se promet l’éternité, mais la date de péremption se pointe rapidement le bout du nez. Une congestion de peurs d’engagement qui se traite instantanément en abandonnant.

Ça s’inhibe les cœurs à force d’échecs. Ça calcule les relations comme des pions. Ça prend des airs de cavaliers pour finalement montrer son jeu. Finir échec et mat non loin de là dans un cul-de-sac.

Ça se déshabille sans réellement se mettre à nu. Corps à la merci, mais âme bien cachée. Ça se dit bonne nuit, mais rarement bonne journée. Ces amitiés avancées plus souvent envisagées que de l’amour pur au quart de tour.

Ça s’époumone à force de soupirs répétés. Ça se dénature à coup de déceptions. Ça se réanime par les espoirs. Ça retient sa respiration par peur d’air pollué. Sauf que ça s’asphyxie à force de trop vouloir se protéger.

Ça se déshumanise, ça s’objective. Espoirs plus souvent condamnés que réalisés. Ça se déconnecte de sentiments croyant se respecter. Ça sabote l’autre en tournant les pieds, et ce, sans jamais se retourner. Faire comme si le coeur blessé de celui qu’on a abandonné n’avait jamais existé. Ça évite de culpabiliser.

miroir brisé main amourSource image: Pexels

Ça multiplie les réassurances vides, ça soustrait les résidus de confiance. Ça divise les cœurs et additionne les rancunes. Cette dyscalculie malheureusement et trop souvent  ignorée.

Ça se dévoile à coup de paroles dénouées par l’alcool. Trop difficile d’être vulnérable tout en ayant pleinement conscience. Trop de vérités qui, si mal réceptionnées, sont mises sur le dos de l’alcoolémie. Ça passe mieux. C’est moins souffrant. L’ego fragmenté pas trop apparent.

À quoi bon commencer un nouveau paragraphe quand on peut le finir d’un simple trait. On oublie les traits d’union, on se laisse tout en laissant derrière des points d’interrogation.

Ça se laboure le dedans à coup de maladresses affaiblissant les ailes des papillons qui y volaient encore. Jusqu’à ce qu’ils s’immobilisent une fois les récoltes terminées. Chacun repart de son côté avec son blé. Même pas assez de place pour les miséricordes.

Ça réalise souvent trop tard, par trop de surplace, trop de mémoires réveillées. Pourtant, ça aurait été plus simple et plus fortifiant d’apprendre à s’aimer sainement tout simplement.

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