La maman anxieuse et les activités parascolaires

L’après-midi d’une maman anxieuse qui veut s’impliquer, ça ressemble à ça :

Tsé la maman anxieuse, celle qui s’impose des limites trop exigeantes envers elle-même. Celle qui veut tout simplement être parfaite, être la meilleure à la maison, au travail, en amour, en amitié. Celle qui en fait juste trop et qui s’oublie. Celle qui se place en dernier sur sa liste de valeurs. Bref, celle qui dit oui afin d’accompagner ses enfants à l’activité de patinage de l’école.

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Celle qui dit oui à son fils pour embarquer son ami, alors qu’il y a déjà son frère jumeau dans l’auto (on les tassera en arrière après tout). Celle qui dit oui à son autre fils : « oui maman ira acheter les minis bûches de Noël pour collation après le patin » (un bon p’tit gâteau après du sport, c’est parfait).

Ce qu’elle ignore et qui est hors de son contrôle, c’est qu’il y a une grosse tempête dans la nuit, qui s’étire jusqu’au matin. La cour est ensevelie sous la neige… Pas si pire, avec un bon coup de gaz, je vais réussir à sortir. Quand la gratte de la ville passe et laisse un banc de neige aussi haut que mes gars ; mon plan de reculons prend vite le bord.

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Plan B, l’attente de chéri pour venir enlever cet ami indésirable sur son heure de lunch. Ça rapetisse mon temps de commission, pas grave j‘aurai le temps. Avez-vous déjà vu une mère anxieuse faire son épicerie? À couper le souffle! Elle apprend sa liste par cœur et sait exactement où sont les aliments.

Déjà 12h20, je dois être à l’école pour 12h40, j‘ai le temps d’arrêter à l’épicerie. Go mets les bottes de poil, avec toute cette neige ; pas le choix. Une fois à l’épicerie, faire les courses avec des genres de « pattes d’ours » aux pieds, c’est pas mal plus difficile. Non, mais ça pèse combien ces bottes-là? Prend mes cinq trucs, tassez-vous je suis pressée. Arrivée aux caisses, deux employés vivent la pénurie de main-d’œuvre! J’attends en regardant impatiemment mon portable. Merde, je vais être en retard! L’angoisse monte dans le tapis, j‘ai chaud et ce n’est pas à cause de mes bottes en poils! « Prend ton mal en patience, t’as pas le choix d’attendre et c’est seulement quelques minutes. »

Merde ce sont les minis bûches au pain d’épice, ce sont celles à la vanille que je voulais. Cours chercher d’autres à la vanille (une fille qui cours avec des bottes de poils c’est vraiment chic). Les bûches sont dans l’entrée de l’épicerie, mais je ne peux pas y accéder. Retourne à la caisse, qu’est-ce que je fais? Ils ne les aimeront pas, ils vont chialer, je leur ai promis d’en acheter. Je n’ai pas le temps de faire le tour, je suis venue ici pour ça après tout.

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Idée du siècle! En sortant, je vais les échanger contre celles à la vanille sur le présentoir de l’entrée. Ce n’est pas illégal, j’ai payé après tout. Ce qu’une mère ne ferait pas pour ses gars! Il y a quand même un vieux monsieur qui me regarde de façon plutôt louche quand je mets deux paquets de bûches à la vanille dans mon sac et que je sors deux paquets de bûches au pain d’épice. Mission réussie, maintenant ; go à l’école. Dans le stationnement de l’épicerie, je marche rapidement avec mes foutues bottes de poils, la température est plutôt douce donc le mélange de gadoue sur moi est simplement magnifique, tout comme ma démarche.

Enfin arrivée à l’école, l’ami qui embarque dans l’auto est une fille. Les jumeaux boudent : je ne veux pas Emma! Quoi? Machos à 5 ans. Elle monte pis c’est ça! Emma vient avec un gros banc d’auto. J‘angoisse, je n’ai pas de place dans mon sport utilitaire et non la vannette comme ils aiment l’appeler. Qu’est-ce que je fais? Je leur ai promis d'embarquer une amie. Enlève leurs sièges d’appoint, mets le gros banc d’Emma au centre.

Mes gars ont la ceinture dans le front, une vraie mère indigne, mais au moins, leur amie est là. Arrivée aux patins, déshabille un, mets ses patins, déshabille l’autre, mets ses patins. Ha! Je dois mettre les patins à Emma, c’est un forfait « lift » et enfilage de patins ça l’air. Ensuite, mets les miens. J‘ai chaud, enlève les bottes, maintenant à pieds de bas dans la chambre d’hockey. Enlève la tuque, tant pis le brossage ; trop chaud. Enfin tout le monde sur la glace.

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Un peu de répit jusqu’à temps de remettre leurs bottes!