La colère
Être en colère contre un système qui monétise tout, qui se prétend une démocratie; être en colère contre les hommes qui prennent le pouvoir, prennent le territoire, prennent les corps. En colère contre un monde qui nous oppresse, nous engourdit, célèbre l'idiotie. Si vous n’êtes pas en colère, pas furieux, pas enragés, c’est que vous ne portez pas assez attention.
L'avarice
L’avarice de garder son sourire pour ceux qui le méritent vraiment et auront la gentillesse de le rendre. L’égoïsme de garder sa bienveillance pour ceux qui n’en prendront pas avantage. Vouloir garder pour soi ses bonnes intentions et sa compassion, pour nourrir son jardin intérieur et pouvoir donner la meilleure version de soi à ceux qui savent recevoir la bonté intelligemment. L’avarice de son temps et de son énergie là où ça compte, l’individualisme nécessaire.
L'envie
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L’envie d’un monde meilleur, l’envie d’un monde où chaque personne a le droit d’être, d’un monde de libertés et de rires et d’égalité. L'envie d'un monde compréhensif, tolérant, altruiste. L'envie d'un monde hétéroclite, où les individus viennent de partout et nulle part en même temps, mais se rejoignent sur ce qui compte réellement. Comment ne pas être jaloux d’un monde qui a compris comment être humain?
L'orgueil
Avoir l’orgueil de savoir qu’on vaut mieux que ceux qui intimident, qui ridiculisent, qui humilient. Avoir l’amour-propre de se dire que s’ils moquent, c’est qu’ils n’ont pas compris. Être assez orgueilleux pour se savoir capable de tout et meilleur que ceux qui parlent fort sans avoir rien à dire; que ceux qui sont écoutés parce qu'ils sont bruyants, mais pas réellement entendus parce qu'ils soufflent du vide.
La paresse
La paresse de se quereller, de se faire la guerre constamment, de se battre contre nos égaux. La paresse de se faire du mal, de se livrer bataille à soi-même. On devient las à force de violence, à force d’hostilités. On se tanne rapidement de l'absurdité de l’animosité, des conflits dont on ne se rappelle même pas la cause, de s’attaquer et de se bagarrer pour des motifs superflus (ne le sont-ils pas toujours?)
La gourmandise
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La gourmandise des moments, des souvenirs, des aventures. L’appétit insatiable pour les nuits de folies, les grands voyages, les amis et les amours. La gourmandise de la vie, celle où on croque à pleine dent dans ses possibilités, où on se délecte des petites choses, où on savoure la présence des autres. Où on se pourlèche les babines d’instants précieux, où on se rassasie d’être vivants.
La luxure
La luxure d’avoir un toit, de la nourriture, des vêtements. La luxure d’avoir le temps. La luxure d’avoir l’amour et l’amitié. La luxure d’être en vie en ce moment, de respirer et de pouvoir profiter du véritable miracle de vivre sur Terre. La luxure d’exister, suspendus quelque part dans l’univers, au milieu d’une galaxie et d’une planète ni trop proche, ni trop loin d’une immense boule de feu. La luxure d’avoir l’océan, les couchers de soleil, le chant des oiseaux. La luxure d’avoir la musique, la littérature, le cinéma. Comment passer à côté de toute cette richesse?