Subsiste encore en moi, l'enfant naïf qui croit que tout le monde est gentil et bienveillant. Que chacun agit de façon responsable sans heurts pour les autres. Que l'amour nous protège des embûches que la vie nous propose, alors que des gens te demandent de les aimer, juste le temps de te briser. Qu'ils ne s'excusent encore moins qu'ils ne demandent pardon. Que leur merci à tes ''je t'aime'' est de ne plus répondre quand tu t'adresses à eux. Qu'ils puissent te rappeler à quel point cette valeur que tu te donnes n'a aucune importance à leurs yeux. Et qu'ils se pardonnent à eux-mêmes le mal qu'ils t'ont fait sans regarder l'entaille au cœur, à l'âme et à l'estime que ton amour pour eux a créée... Peut-être parce que ça n'existe plus quand on le voit plus.

On dit qu'il faut entre 12 et 18 mois, pour oublier une personne que l'on a réellement aimée.

D'autres ne s'en sortiront jamais. En fait, l'amour est un juge qui te condamne. D'un an de souffrance dans le meilleur des cas à la perpétuité si tu te laisses aller. Et ce juge, au prononcé de la sentence t'aura, lui, déjà oublié, sans remords ni regrets de te savoir ainsi.

Et tu choisiras de purger ta peine de guérison dans une prison ou sur un chemin.

Guérir c'est apprendre à danser sous la pluie. Se relever une fois de plus, vidé de toute envie de le faire. C'est trouver la force de rire quand on a envie de pleurer, et se dire que la vie est belle quand les autres sont heureux. Guérir c'est mettre son espoir entre les mains de Dieu, mais l'entendre nous dire qu'on doit se laisser le temps. Le temps d'avoir mal encore une fois. C'est espérer croiser un regard qui pourrait tout changer. Comme un baume ou un miracle qui ferait voir toute cette douleur, s'envoler. Guérir c'est ici et maintenant l'envie de se laisser aller, d'être faible, le temps de se reposer. Parce qu'être fort, j'en ai assez, juste maintenant, après ça reviendra. Si ce temps, que je déteste parfois, sait être rapide lorsque tout va bien, il devient un maître dans ce qui est de ralentir le pas lors d'une souffrance. À chaque minute qu'il propose, il y a bien entre une heure et ce qui ressemble à l'éternité pour la regarder passer.

À travers ce combat de guérison qu'il nous arrive de traverser, à coup de motivation que ça va bien aller, est-ce que j'ai le droit de me laisser tomber, pleurer et dormir. S'il n'y a pas d'ombre dans le désert pour se rafraîchir, puissent-ils, les nuages de ma vie, arrêter leurs mouvances et me protéger du soleil? Juste le temps de pleurer et de dormir. Juste un peu. Juste ici. Puisse Dieu ou mon inconscient m'éclairer de rêves d'espoir que la douleur se résorbe, que l'amour qui me manque me reviendra à travers les yeux d'une autre et qu'aux tempêtes celle-ci restera. Que ce rêve me mente au point que mon cœur le croit. Juste une fois.

Sois un homme, mon père me disait, alors que j'étais enfant.

Bah non... pas aujourd'hui, demain peut-être, mais demain est encore trop loin. Y aura bien des jours pour me voir passer les heures de la journée. Aujourd'hui je me pose dans mon désert, il n'y aura pas d'ombre, j’ose espérer un peu d'eau pour compenser les larmes que je dois laisser couler. Il y aura ma prière à Dieu que la nuit soit douce. Aujourd'hui papa, je te dirais que je serai un enfant.. Le temps d'avoir envie de rejouer, de revoir le bon dans le regard des autres. Tu me le disais, la vie ce n'est pas facile... sois fort. Dis-moi ça se peut que tu mentais ou c'est moi qui n'a pas compris que pas facile, ça voulait dire.... tough en criss.

Je t'entends sans que tu le dises me demander pourquoi j'ai cette envie et je te dirais que tu le sais. Et tu me répondrais que non alors je te le crierais... Parce que oui elle me manque. Ben oui plus que toi ou personne ne m'a jamais manqué. Parce que c'était beau et que c'était elle... et que ça ne me tente pas de recommencer. Pas avec du moins beau et ni sans elle. Aujourd'hui je suis faible comme ça. En oubliant que je mérite mieux et plus grand, mais pas en cet instant.

Image de couverture de Julia Caesar
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