Parfois, il lui prend l’envie de partir.

Hier soir, le soleil s’est couché sur l’horizon formant un magnifique dégradé de couleurs chaudes. Les palpitations cardiaques, l’adrénaline dans le tapis : il lui a pris l’envie de partir.

Son café avait perdu goût depuis bien trop longtemps, ses plantes ne resplendissaient plus autant qu’auparavant. Il avait empilé quelques morceaux de vêtements dans sa valise en prenant soin de se garder un peu de liquide dans les poches. Les rues étaient désertées, il n’y avait que sa voiture au bruit déjanté dans la nuit. Après les tonnes de factures, il faisait avec les moyens du bord.

Une fois la bouteille de vin vidée, il faut dire qu’il n’avait plus trop le cœur à la fête.

Il n’avait que cette envie viscérale de fuir au bout du monde. Un sal désir le brûlant de toute part, anéantissant tous ses efforts pour ne pas perdre la tête. La routine était devenue monotone et il croulait sous les problèmes. Les corvées s’empilaient, il n’avait plus la force de rester fort. On ne voyait plus que sa main sortir de l’eau à la recherche d’aide.

triste, désespéré, homme, grisSource image: Unsplash

Lorsqu’il est rentré dans le cabinet médical en pleurs, le docteur avait compris qu’il avait besoin d’une pause. Le diagnostic est tombé : dépression. Le médecin lui a signé un papier pour un arrêt de travail, mais ce n’était pas suffisant. Ce n’est pas en s’enfonçant dans le canapé à regarder des téléréalités québécoises qu’il guérissait.

Les jours semblaient éteints à ses yeux. Le vide se faisait ressentir du réveil, au rendez-vous chez le coiffeur en passant par les 5 à 7. Il parvenait parfois à retrouver la flamme le temps d’une marche près de la rivière, mais la souffrance le rattrapait le soir dans sa maison qui ne semblait point sienne. Il comptait les moutons avant de sombrer dans les bras de la Morphée. Les grincements dans la tuyauterie le réveillaient parfois la nuit ou la radio du voisin tôt le matin.

Il avait besoin de se déconnecter pour mieux se reconnecter. Contempler les paysages défiler sous ses yeux après des semaines passées la tête dans ses documents. Oublier sa réalité du moment pour constater qu’il y a bien d’autres réalités, que mille chemins différents peuvent être entrepris si on prend le temps d’y croire.

coucher de soleil, seul, solitude, paysage

Source image: Unsplash

Quelquefois, on a tous besoin de partir pour mieux revenir. C’est plus fort que nous, c’est comme une règle non écrite de l’être humain. La fuite n’a jamais rien réglé, certes, il a besoin d’aller se ressourcer ailleurs pour se faire une tête sur sa vie.

Est-ce qu’il te prend l’envie de partir, toi aussi, des fois ?

Source image de couverture: Unsplash
Accueil