S'il est une certitude que je tiens pour acquise, c'est celle de ma propre mortalité. J’en conviens, c’est glauque un peu de balancer ça comme ça. Toutefois, dans la catégorie des faits, cette affirmation est empreinte de vérité : je vais mourir.

Je ne dis pas que ma mort est imminente. Je ne m’imagine pas la grande faucheuse arriver au pied de ma porte à tout instant. Je l'accepte plutôt comme une réalité inéluctable, une vérité fondamentale qui imprègne chaque aspect de mon être.

Cette prise de conscience m'a conduit à remettre en question la valeur du temps que je consacre aux futilités et aux désagréments de la vie.

Pourquoi m'enquiquiner l'esprit de préoccupations et de conneries qui n'ont aucune incidence sur le cours de mon existence ?

Désormais, je me concentre sur l'essentiel, sur ce qui a une réelle importance à mes yeux. Le reste n'est que vanité, un gaspillage inutile de temps et d'énergie. Je me demande comment je souhaite investir les jours, les semaines, les mois qu'il me reste à vivre. Chaque instant revêt une importance cruciale ; je ne perds jamais de vue cette réalité.

Le moment présent est inestimable.

Les regrets liés au passé et les appréhensions quant à l'avenir ont très peu de prise sur moi. J'ai vécu des moments terribles par le passé, j'en vivrai certainement d'autres à l'avenir. Mais je sais que ma résilience me permettra de surmonter tous les obstacles qui se dresseront sur ma route.

Les aspects négatifs de ma vie, les souffrances et les irritations, je m'efforce de ne pas y songer activement. Certes, ils font partie intégrante de l'expérience humaine, mais je refuse de les laisser obscurcir ma vision du monde.

Je préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.

J'ai dressé une liste des choses qui me procurent de la joie, qui illuminent mon quotidien. Ce sont elles que je choisis de chérir et de cultiver dans mon cœur. J'accorde à ces éléments toute mon affection, ma présence et mon attention. Le bonheur est accessible ; il réside ici et maintenant, à portée de main, pour peu que je prenne le temps de le reconnaître.

Le temps s'écoule inexorablement.

Je refuse de le gaspiller en des activités futiles comme passer des heures sur mon téléphone, ruminer sur les difficultés rencontrées, m'inquiéter pour l'avenir, me miner le moral pour des cons.

Je préfère concentrer mon énergie sur ce qui compte vraiment, sur ce qui me nourrit et m'épanouit.

Je cultive également la gratitude, envers tout ce qui rend ma vie précieuse et significative. Chaque jour est une occasion de m'émerveiller devant la beauté du monde qui m'entoure, et je saisis chaque instant avec reconnaissance.

J’ai bien l’air d’une parfaite disciple bouddhiste. Je ne le suis pas. En réalité, il arrive de temps à autre que tous mes beaux principes foutent le camp. Je me laisse parfois emporter par les tourments du quotidien.

Mais je m'efforce constamment de revenir à cette sagesse, mon essence, qui guide ma vie.
Image de couverture de Towfiqu barbhuiya
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