J’ai eu mon premier téléphone cellulaire vers l’âge de 15 ans et mon premier réflexe a été de mettre tout sur silence. Les messages textes. Les notifications des réseaux sociaux. Les appels. Encore aujourd’hui, j’ai la même vision puisque mon téléphone est en permanence avec moi, je ne veux pas que dès qu’il fasse un bruit il attire mon attention. Je veux que la décision de regarder à l’intérieur vienne de moi. Je vous le donne, pour les appels, c’est plus ou moins pratique. Je suis ce genre de personne qu’on est mieux de « texter » que d’appeler si on veut rejoindre.

Mais, le fait que la plupart des personnes ont leur téléphone en tout temps, même jusqu’à les suivre aux toilettes, fait en sorte que nous ne sommes plus jamais indisponibles. On peut être en contact avec n’importe qui n’importe quand. Puis, oui il y a un côté pratique à cela, mais souvent cela peut faire en sorte que l’on n’est jamais mentalement à un seul endroit à la fois.

Par exemple, souvent lors d’un souper ou une activité avec notre entourage, il va nous arriver de prendre nos téléphones pour regarder ce qu’il y a de nouveaux sur nos réseaux ou dans nos messages privés. Donc, pendant ce temps, on est physiquement à un endroit et mentalement ailleurs. Allant souvent même couper des conversations qu’on a réellement pour regarder ce que notre téléphone nous indique en même temps. Puis, n’allons pas mettre la faute sur les jeunes, puisque la plupart des adultes sont rendus aussi accros à leur téléphone intelligent que la plus jeune génération.

téléphone avec amieSource image : Unsplash

Je crois que cela est devenu en fait une forme d’impolitesse et de manque de respect acceptée en société et je trouve ça dommage que ça soit banalisé. En fait, c’est même valorisé. Plus une personne reçoit des messages ou notifications sur son téléphone, plus elle aurait un grand cercle social et serait donc une personne appréciée, bien entourée. Mais, en fait lorsqu'une personne qui a un téléphone cellulaire très achalandé est avec une personne en chair et en os, elle met parfois celle-ci de côté pour continuer son travail de gestion de cellulaire. Parce que oui je considère que c’est pratiquement un travail d’entretenir une vie en ligne. Puisque plus qu’une personne est active plus elle recevra des réponses. De plus, on utilise notre cellulaire, pour la plupart, chaque jour, plusieurs fois par jour. Donc, parfois on peut passer plus d’heures en une semaine sur notre cellulaire qu’au travail en fait.

Honnêtement, on développe une certaine dépendance, parce que cela nous apporte un certain sentiment de réconfort puisqu’on ne se sent jamais seul. Mais, puisque on ne se sent plus jamais vraiment seul, parfois on va négliger certaines relations ou certains moments passés avec notre entourage. Ce qui m’amène parfois à me demander ce que je faisais avant dans mes temps libres avant d’avoir un cellulaire. Puis, qu’on dirait qu’on ne veut pas débarquer de la roue des cellulaires intelligents par peur de manquer quelque chose, une information, un potin, une photo. On veut être sur de pouvoir tout voir en tout temps, parce que tout devient de plus en plus accessible de façon virtuelle.

Donc, je crois qu’on devrait peut-être ré-apprendre à mettre nos téléphones de côté pour profiter des moments qu’on passe avec des personnes qu’on voit dans nos réalités au lieu de passer la plupart de notre temps à regarder la vie de personnes à qui on accorde peu d’importance défilé jour après jour sur un écran.

Source image de couverture: Unsplash
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