Je m'entraîne presque tous les jours et souvent plus d'une fois lors d'une même journée. Je suis vraiment accro au sport, j'en suis consciente, et j'apprends à me contrôler. Par contre, il m'arrive de délaisser la salle de gym pendant de longs moments si j'ai des amis de passage en ville ou que j'ai trop d'occasions mondaines les unes après les autres. Rapidement, par contre, je ne me sens pas bien dans mon corps et je ressens le besoin hurlant de retourner suer un peu et renforcer ce corps que je veux le plus utile possible pour moi. Cet hiver, j'avais atteint un niveau de forme physique qui me plaisait: je courrais pour me rendre partout, que ce soit chez mes amis ou au boulot. Je portais plus mes souliers de course d'hiver que mes bottes. Je me sentais au sommet de ma force. Par contre, ça demandait du temps: 2 à 3 heures par jour à me botter les fesses. Après un voyage en mars, j'ai ralenti, puis l'été avec ses terrasses, ses cocktails et ses fêtes est arrivé. Je ne suis plus cette Camille qui courait vers ses amis en pleine tempête de neige de février. Qu'à cela ne tienne, je me suis remise à l'entraînement intense depuis deux semaines. Je n'avais pas cessé, loin de là, mais juste assez ralenti pour sentir les effets.
Je ne m'étire pas assez et je ne fais presque jamais de yoga. Bien que j'essaye, ça ne m'attire pas. Par contre, quand on revient en force au gym, une de premières choses qu'on remarque c'est qu'on sent nos muscles tendus le lendemain. Je suis certaine que je ne suis pas la seule. Ça tire, ça élance et ça nous bloque un peu. Je sais que la solution réside dans ce que je n'ai pas tant: m'étirer. Jeanne, entraîneure chez Machina (entre autres gyms), comprend des femmes comme moi qui ne sont pas nécessairement attirées par tous les aspect du yoga. Je sais que pour elle, c'est une passion, mais j'aime quand des personnes comme elle peuvent comprendre des gens comme moi (vous me suivez?). Elle écoute et tente de trouver des manières de proposer un yoga qui plaira à ceux qui, comme moi. ressentent le besoin de pousser leur corps sans cesse et qui sentent que le yoga ne leur permet pas cela (bien que je sais que c'est une pratique idéale pour renforcer son corps, je ne le ressens pas comme dans un cours de HIIT). Le yoga, quand j'en fais, je trouve cela long. Mais je m'y mets et ce n'est pas la première fois que j'en parle. Je me dis qu'à 32 ans, c'est aussi le temps de sortir de ma zone de confort, de me surprendre, mais surtout de prendre soin de ce corps que je veux en santé le plus longtemps possible. Alors je sais que je dois m'étirer. Et je préfère le yoga à des banals étirements seule chez moi le soir. Le moins pire des deux mondes donc... je dirais que oui!
Et être humble dans tout cela? Eh bien au yoga, je ne suis pas la meilleure, loin de là. Bien que dans des cours de course ou de HIIT, je cartonne, au yoga, je suis celle qui tombe, qui se positionne mal et qui ne comprend pas tous les mouvements (tsé celle qui lève la tête sans cesse). Quand on est habituée d'être celle qui est forte, c'est déstabilisant. Mais vous savez quoi? C'est amusant en même temps de vouloir rejoindre le groupe et de voir qu'on peut avoir une belle courbe d'amélioration rapide. Et c'est bien de se rappeler qu'être en forme prend diverses tournures et que le sport n'est pas pratiqué de la même manière pour tous. On peut être en forme sans être capable de courir des marathons, on peut être en forme sans être le plus flexible, etc. Il faut trouver son équilibre et s'assurer qu'on ose faire des choses qu'on ne ferait pas habituellement pour se sortir de ses habitudes et surprendre son corps... avec humilité!
PS: Mais je comprends ceux qui aiment cela et ne juge nullement!
Les photos fut prises au MACHINA par Claudia Morin-Arbour.