Avez-vous déjà pris un moment pour réfléchir à la course effrénée de notre quotidien?
Nous voilà, embarqués dans une routine qui nous pousse à consacrer 30% de nos revenus à une voiture utilisée seulement 10% du temps. Sans parler de cette maison acquise au maximum de ce que la banque nous autorise, sans tenir compte de notre budget réel.
Chaque semaine, 40 heures s'évaporent au travail, puis, presque par automatisme, nous franchissons l'étape de fonder une famille, convaincus que c'est le moment. L'arrivée d'un enfant bouleverse notre univers, et à peine âgé de 9 à 13 mois, nous le confions à un service de garde, retournant à notre routine laborieuse.
L'éducatrice devient alors celle qui passe le plus de temps avec lui, et les moments de qualité se raréfient. Bien qu'investie, l’éducatrice partage plus que son temps avec lui; elle lui transmet ses valeurs, parfois au détriment des nôtres.
Ajoutons à cela une réalité : lorsque malades, nous avons recours à des médicaments pour envoyer nos enfants à la garderie, afin de ne pas manquer de travail. Nous avons bien besoin de cet argent pour payer notre maison, notre voiture, etc., au détriment du bien-être de l'enfant, qui serait mieux de se reposer à la maison.
Ces décisions, comme tant d'autres, mettent en lumière un conflit entre nos besoins économiques et nos valeurs. Tout ça soulève une question essentielle: nos décisions sont-elles vraiment ancrées dans nos valeurs ou se conforment-elles aux normes dictées par la société?
Pressés dès le matin, nous transmettons cette hâte à nos enfants. Le cycle, se poursuit le soir, exténués par notre journée, tout comme eux. Le rituel du souper, des devoirs, du bain, puis du coucher s'enchaîne sans répit.
La qualité du temps passé ensemble se dissipe, alors que nous travaillons cinq jours pour n'en passer que deux avec eux. Et même là, un jour est inévitablement consacré aux tâches ménagères, nous ne laissant qu'une seule journée de qualité en famille.
Dans cette frénésie, trouver du temps pour soi, pour son couple, devient un défi. Mais pourquoi acceptons-nous cette réalité?
Nous marchons sur un chemin tracé par les attentes sociales et économiques, souvent sans questionner sa validité pour nos vies personnelles. Nos enfants, témoins silencieux de nos luttes, absorbent ces tensions dès leur plus jeune âge. Pourquoi suivons-nous aveuglément ce chemin, comme des moutons, simplement parce que c'est ainsi que les choses ont toujours été faites?
La promesse de bien-être familial se trouve compromise par nos aspirations professionnelles et nos engagements financiers, créant une balance constamment en déséquilibre. En cherchant à remplir un idéal sociétal, nous oublions parfois l'essentiel : le bonheur et l'épanouissement de nos enfants, qui devraient être au cœur de nos décisions.
Cette réflexion nous invite à reconsidérer nos choix, à redéfinir nos priorités et à envisager un mode de vie où la qualité du temps passé en famille prévaut sur les exigences d'une société en perpétuelle accélération.
Parce qu’après tout, qui a décrété que la vie devait se dérouler de cette manière ?
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