Hier soir, je suis allée voir Le Roi Lear au Théâtre Denise-Pelletier, à Montréal. J’étais curieuse de découvrir cette tragédie de Shakespeare, souvent présentée comme l’une des plus grandes œuvres théâtrales jamais écrites. Honnêtement, je dois avouer que, sur le coup, je n’ai pas tout compris. L’histoire est dense, le langage parfois complexe, et j’ai moins apprécié certains passages axés sur la violence, même si le tout était fait de façon imagée.
Dès les premières scènes, on nous présente le roi Lear, vieillissant, qui décide de partager son royaume entre ses trois filles.
Ce point de départ paraît simple, mais tout se complique rapidement : flatteries intéressées, rejet de la fille la plus sincère, trahisons et luttes de pouvoir. Sur le moment, je ne suivais pas toujours les subtilités des intrigues, détaillant la situation complexe au niveau de cette famille.

Ce qui m’a le plus frappée, ce n’est pas tant l’histoire en elle-même que la mise en scène et l’ambiance.
La salle Fred-Barry, très intimiste, et la scène rotative, permettait une proximité avec le public, surtout lors des scènes où les personnages tournent autour de la sphère.
Marc Béland, grand homme de théâtre, était l’acteur incarnant Lear de façon impressionnante.
On le voyait passer de la majesté autoritaire à la fragilité la plus touchante. On y voit la chute d’un homme qui perd tout, même sa raison. Quant aux trois filles, elles m’ont semblé représenter des forces opposées : l’ambition, la manipulation, et l’amour sincère, mais discret. J’ai moins compris et apprécié les autres personnages, notamment la vulgarité inutile dans les dialogues impliquant Edmond, dont le rôle n’était pas clair pour moi, et également le fou du roi.
En sortant du Théâtre Denise-Pelletier, j’étais un peu confuse.
Je ne pourrais pas raconter la pièce de A à Z, mais je sais que j’ai vécu quelque chose d’intense. Et c’est peut-être ça, la magie de Shakespeare : même sans tout comprendre, on est touché par les émotions brutes, les thèmes universels, comme le pouvoir, l’orgueil, la famille et la vérité difficile à entendre.
Avec un peu de recul (et après avoir lu un résumé en rentrant chez moi!), j’ai mieux saisi le sens global de l’histoire.
Même si ce n’était pas mon genre de pièce, j’ai surtout apprécié l’expérience : avoir été plongée pendant deux heures dans un univers où tout vacille, où un roi perd son trône, ses repères et son humanité.
C’est une pièce exigeante, mais au Théâtre Denise-Pelletier, elle a pris une vie nouvelle : intense, troublante et profondément humaine.