Lorsque Camille nous a appelées, les filles du bureau, pour venir sentir les nouvelles fragrances à tester, j’étais tout excitée. J’ai toujours eu énormément de plaisir à humer et palper des produits de beauté. Ça semble un peu intense dit comme cela, et ce l’est! Lorsque j’achète des cosmétiques, je m’installe dans mon lit, entourée par mes petits trésors, et je les examine sous toutes leurs coutures. Cela fait mourir de rire ma meilleure amie. Toutefois, elle apprécie moins nos périples à la pharmacie, car elle sait que l’expérience sera longue. Trop longue!
Bref, les filles sentaient les parfums, pendant que moi, la nouvelle stagiaire, je reniflais timidement les effluves, mine de rien. Camille me désigna une petite bouteille, mise de côté. « Si tu la veux, elle est à toi. » Le flacon m’a instantanément interpelée : d’un rose très pâle, avec un petit ruban en satin rosé, laissant pendre une petite breloque dorée. L’élégance côtoyant la gamine. J’ai ensuite senti la fragrance. Exactement la même impression : un côté très classe puis un côté très petite fille. Le tout est venu me toucher personnellement, voire intimement. Tout d’abord, parce que je suis à l’âge où la femme que je deviens se raccroche à la fillette à laquelle elle s’identifie, et ensuite, parce que je me suis tout de suite revue lors de mes leçons de ballet.
Source : beauteblogchic.com
En effet, Repetto est le premier parfum de la maison du même nom. L’institution a connu des débuts modestes, alors que Rose Repetto créait une paire de chaussons de ballet pour son fils. Rapidement, les étoiles de la danse les plus capricieuses se sont tournées vers cette femme, qui comprenait si bien leurs besoins. Depuis, la maison Repetto a bien changé. On y trouve encore des chaussons faits à la main, mais également des tutus spectaculaires, confectionnés pour les représentations à l’opéra, et depuis peu, une garde-robe prête à porter, constituée de vingt pièces, sur le thème de la danse. C’est Dorothée Gilbert, l’ambassadrice de Repetto, depuis 2012, qui a été choisie pour incarner leur fragrance. Elle est ravissante, dans sa loge, sur la publicité du parfum.
Source : Repetto.fr
Personnellement, je trouve que le parfum sent comme un soulier de ballet. Non! Pas la sueur et le travail acharné! Il sent le joli chausson rose. Il sent le cuir cousu avec soin sous les pointes. Il sent le poudré du satin scintillant. Il sent l’art de faire croire que l’élégance est simple. Il sent juste assez, mais pas trop.
De manière plus concrète, voici ce qu’on retrouve vraiment dans cet élixir gracieux : de la poire, des fleurs de cerisier, de l’eau de rose, de la fleur d’oranger, de la vanille et du bois d’ambre. Cela sonne très floral et peut-être un peu trop sucré. Toutefois, il y a un côté un peu cuiré, voire épicé qui vient balancer le tout, et apporter ce qu’il faut de caractère.
Avec une mère française. Avec le prénom Stellerine, que j’aime particulièrement lorsqu’on le fait rimer avec ballerine. Avec des années de cours de ballet et une petite Clara* qui sommeillera toujours en moi, même sans la danse, pas étonnant que ce parfum me semble être le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire pour mes débuts au blogue Le Cahier!
* Clara est le personnage principal du conte et du ballet Casse-Noisette.