Cela m’arrive parfois. Voire souvent.
Récemment, je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule à qui cela arrivait.
Dans un groupe où on s’est permis de s’ouvrir et d’être vulnérables devant tous, j’ai compris qu’il pouvait se passer bien des choses dans la tête de quelqu’un. De tout le monde. Y compris dans la mienne.
La petite voix
J’ai comme une petite voix qui juge dans ma tête. Et cette petite voix, elle peut devenir grosse.
Il s’agit de la voix de mes croyances.
Et ces croyances, elles ne sont pas toutes encourageantes, oh non! Principalement lorsqu’elles me créent des insécurités.
Je vous donne un exemple.
Peut-être vous reconnaîtrez-vous à travers mes paroles. Vous saurez donc maintenant que vous n’êtes pas seuls.
Les fois que cela m’arrive, c’est principalement par rapport à mes relations sociales.
Malheureusement, lorsque j’étais jeune, on m’a fait croire que j’étais dérangeante. Que j’étais de trop, que je ne méritais pas l’attention des autres. On me l’a fait croire, mais j’ai également décidé d’y croire.
C’est parce que j’ai cru en ces paroles qu'elles ont de l'effet sur moi. Ces paroles qui provenaient d’une personne que j’admirais
C’est à ce moment-là que le « nous » a été brisé.
Un allié qui me faisait de la peine
En effet, je croyais énormément que cette personne était avec moi. Qu’elle était mon alliée, mais au final, elle ne l’a pas été.
Je ne sais pas ses raisons, mais je sais que ce rejet à mon égard témoigne d’un rejet d’elle-même.
Bref, ses paroles m’atteignaient et, jusqu’à tout récemment, j’ai compris qu’elles m’avaient affectée tout au long de mes relations. Je me suis rendu compte que je portais ce discours rabaissant et jugeur de moi-même constamment.
J’étais donc déstabilisée bien évidemment devant les personnes ayant un caractère fort et qui sont toujours sur la défensive. Qui jugent. En effet, c'est le caractère qu'adoptait mon « alliée ». C'est alors un comportement qui me faisait sentir rejetée et à part lorsque ce genre de personnes n’était pas d’accord avec mes idées et mes actions.
Ce n'est donc pas la personne en soi qui me faisait de la peine, mais bien le réveil de la situation de mon enfance.
Je croyais donc davantage en l’importance des paroles de ces personnes plutôt qu’en l’importance des miennes.
Répercussions sur toutes mes relations
Ces croyances ne se répercutaient pas seulement sur ce genre de relation, mais aussi avec des relations simples. Des relations dans lesquelles il n'y a pas de jugements.
Au premier abord, je suis totalement à l’aise, tout va bien. Cependant, plus je me rapproche de quelqu’un, plus ma petite voix qui juge est présente. Elle l’est envers moi, mais également envers la personne.
En effet, la manière dont je me traite est congruente avec la façon dont je traite les autres. C’est logique.
Les étapes, c'est que je commence par me demander si mon attitude et mes paroles sont assez intelligentes, assez drôles, assez différentes, etc. C’est comme si je me demandais si j’étais assez pour l’autre.
Assez intéressante.
Assez tout court.
Ensuite, même lorsque la personne n’est pas là, je pense à comment elle pourrait me voir, comment elle me jugerait sur plusieurs de mes comportements, mes goûts.
C’est comme si les paroles que j’avais entendues lorsque j’étais petite étaient transférées dans la bouche des personnes que je me rapproche.
C’est comme si j’optais pour cette option comme moyen de défense pour me rejeter d’abord avant que l’autre le fasse.
Jusqu’à temps que je comprenne que ces paroles en lesquelles j’ai décidé de croire ne m’appartiennent pas.
Elles appartiennent bel et bien à la personne que j’admirais.
J’ai donc compris que je pouvais changer ce discours interne. Parce que si je peux me créer des insécurités, des peurs quelconques, je peux me créer également une confiance.
Parce qu’en fait, ce n’est qu’une illusion, ce sont des croyances limitantes modifiables.
Une habitude prise depuis toujours, ça ne part pas en deux secondes.
Même si j’ai compris cela il y a quelques temps, j’ai encore de la difficulté à comprendre ce mécanisme qui m’empêche d’être moi-même. C’est comme si j’avais cru qu’être moi-même était ce qui allait me faire rejeter. C’est de cette façon que j'avais compris le message de ladite personne.
Je m’étais alors habituée à avoir des relations un peu plus en surface. Je me gardais loin pour ne pas affronter le rejet. Mais je ne savais pas que je faisais cela.
Je ne savais pas que je pouvais être moi-même et être acceptée.
Je ne savais pas qu'il était possible d'avoir de relations personnelles sans insécurités, sans juge intérieur.
Compter sur quelqu'un, c'est possible et c'est ce que je veux
Puis, je me suis rendue compte que, pouvoir compter sur quelqu’un, c’est une des choses les plus pures et importantes dans la vie. Aussi, que cette personne puisse compter sur moi. Je me suis rendu compte que, c’est le fun d’être à deux ou plusieurs.
J'ai réalisé que je pouvais partager mes peurs et inconforts relationnels avec autrui. Et que si ces partages étaient mal perçus, ces relations ne sont simplement pas ce que je recherche.
Parce que je veux du vrai, de l’authentique, de l’imparfait.
De l’humain, en fait.
Je veux être capable de partager ce que mon petit jugeur intérieur essaie de me faire croire à mes alliés pour pouvoir en rire et le désamorcer.
Je veux qu’on soit ensemble pour découvrir ce qui nous met des bâtons dans les roues.
Je veux qu’on soit ensemble pour démystifier nos mystères personnels.
Pour moi, ce sera ma plus grande réussite de pouvoir me dire et enfin croire que je vaux beaucoup plus que ce que quelqu’un qui ne croyait pas en sa propre importance a voulu me transmettre.
De cette façon, je pourrai arrêter ce vieux cercle vicieux qui n’est carrément plus nécessaire à ma vie, pour faire apparaître un discours rempli de confiance et de légitimation de moi-même.
Au final, on est tous des humains qui se ressemblent dans leur singularité. Alors avouons-nous nos peurs et insécurités et permettons-nous d'avancer.
Ensemble.