Ce sentiment terrible qui bloque tout, du souffle jusqu’à l’épanouissement. Ce ressenti étouffant. Ces pensées envahissantes qui traversent ton esprit rapidement et à tout moment. Puis la décharge éclair et douloureuse qui se crispe au niveau de ta poitrine. Cette petite voix qui te souffle trop souvent que la montagne est trop grosse à gravir pour toi, que c’est trop pour tes petites pattes, que c’est au-dessus de tes forces, que tu ne la surmonteras pas, la montagne, qu’elle est trop dangereuse et qu’il risque de débouler sur toi une violente avalanche. Ton regard est teinté, voilé. C’est comme si tu ne voyais devant tes yeux ce voile accaparant de scénarios monstres défilés en multitude, comme des cataractes sur les pupilles de ta vie. Le cercle vicieux que ça crée, de se figer dans le temps et dans la vie tout court, de venir à ne plus voir clair, à ne plus ressentir la joie et le plaisir que peuvent procurer les petits bonheurs du quotidien ou encore l’idée de se construire un avenir, d’aller aux études, de s’impliquer dans le monde culturel, sportif, qu’importe. Tout ça à cause de quoi?
L’anxiété.
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C’est comme s’il y avait un énorme mur de béton qui se tenait devant toi. Un obstacle qui te semble insurmontable. Une chose rigide et beaucoup trop grande, qui se tient au-dessus de toi comme si c’était le patron de ton quotidien, de ta destinée. Ça fait beaucoup d’ombre au soleil, ce mur-là, et tu te demandes comment tu vas faire pour le gravir et revoir la lumière à nouveau.
Puis à force de ne regarder que ce mur froid et inquiétant, tu paniques. Tu te tiens là, statique, et tu ne vois que très peu d’options pour l’escalader. Comment vas-tu faire pour continuer ton chemin?
C’est que tu as le nez rivé sur lui. Il est tellement envahissant, ce maudit mur. Tu te colles sur lui et il se colle sur toi, comme si vous ne faisiez qu’une seule entité. Ça fait mal. Tellement mal que tu n’as même pas pensé à tourner la tête à gauche et à droite pour voir s’il y avait d’autres possibilités, d’autres options pour traverser ce chemin devant toi. Comme si les autres choix n’existaient pas. L’horizon n’est pas qu’une petite ligne mince. Il est grand. Mais dans les lunettes de l’anxiété, notre regard se dirige et se concentre sur le doute, l’imprévisible et l’effroi. Sur ce mur accaparant qui semble insurmontable. Comme le pire obstacle à traverser. Pis ça, c’est ton quotidien. Ça, ça te brûle l’énergie vitale le jour, pis ça t’empêche de dormir la nuit.
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Oui, l’anxiété, elle te draine tout ton petit change, toute ta vitalité. Mais j’ai envie de te dire une chose : l’anxiété n’est pas celle qui devrait décider pour toi. Ne le lui laisse plus ce pouvoir-là. Elle n’est pas le maître de ta vie. Elle n’est pas celle qui devrait diriger ton gouvernail, tu es le capitaine de ton propre bateau. Et de te le rappeler, c’est essentiel pour que tu en reviennes à regarder autour de toi, pas seulement le fameux mur gris et déconcertant qui fait ombre sur ta lumière. Va plus loin que ce trouble, va plus loin. Demande de l’aide. Parles-en. Ne reste surtout pas seule face au mur. Tu trouveras ton chemin, à ta façon, et oui il y aura des embûches et des peines, mais tu vas les surmonter, comme tu as surmonté bravement ce mur qu’est l’anxiété.