Le jour où j’ai réalisé que j’avais vieilli, c’est aussi le jour où j’ai réalisé que je ne détestais pas mon corps

T’sé quand t’es rendue à un âge où, quand t’as fait la fête le vendredi et le samedi soir, t’es obligée de te maquiller pour aller faire de la luge le dimanche midi. C’est une façon de parler, bien sûr. Évidemment que tu ne seras jamais obligée de te maquiller pour aller faire de la luge le dimanche midi… Ce que je veux dire, c’est que oui, il y a un moment dans la vie où tu réaliseras que tu as vieilli. Tu te rendras compte qu’il y a eu un avant et que là, tu es dans le après. En te regardant dans le miroir en te levant le matin, ton visage te rappellera que tu n’as plus 22 ans.

Ce moment-là, moi, je l’ai atteint en 2016. Jusque là, je m’étais toujours sentie comme une fille dans le début de la vingtaine. Bien sûr que ça faisait quelques années que les traits que je voyais sur les photos ou dans le miroir n’étaient plus ceux de ma jeunesse. Et bien sûr que mon corps avait commencé à changer il y a déjà un petit bout de temps; j’ai eu trois bébés, je me suis entrainée, j’ai arrêté de m’entrainer, j’ai eu des jobs où je passais mon temps dehors, j’ai eu des jobs de bureaux, j’ai eu une voiture, j’ai recommencé à aller au travail en vélo, est-ce que j’ai dit que j’ai eu trois bébés, trois gros bébés… Et là, ben, en 2016, je me suis rendu compte que ma tête était peut-être restée dans la vingtaine, mais que mon corps, lui, avait bel et bien 35 ans.

Source: Jade Beall

J’ai compris que même si tu es la personne la plus en forme possible, même si tu manges vraiment super bien, même si tu as été bénie des dieux à la naissance et que tu as une génétique extraordinaire, même si tu utilises toutes les crèmes miracles qui existent, il n’y a rien à faire: ton corps, ta peau, ton enveloppe extérieure va vieillir. C’est comme ça et tu n’y peux rien. Ce que tu peux faire par contre, c’est de l’accepter et de t’accepter.

Parce que vieillir c’est physique, mais c’est aussi dans la tête. Aujourd’hui je ne peux pas faire grand chose contre mon ventre et mes vergetures, reflets de mes trois grossesses et de très nombreux soupers à trop manger et trop boire, et je ne peux pas faire grand chose contre mes cernes et mes rides, reflets de tant de nuits réveillées à m’occuper de mes enfants ou à faire le party. Mais je peux décider d’aimer ce ventre un peu trop mou que mon petit dernier flatte en disant que c’est comme de la crème, d’aimer ce visage un peu trop pucké le matin qui illumine la vie de mes enfants au simple coup d’œil, d’aimer ce corps que mon homme connait par cœur malgré tous les changements qu’il a connu. Alors c’est ce que je fais et c’est ce que je vous souhaite à toutes et tous de faire. Aujourd’hui, à 35 ans (et c’est encore bien jeune 35 ans), avec ce que j’ai de plus beau et de beaucoup moins beau, je suis probablement plus à l’aise avec mon apparence physique que je ne l’ai jamais été. Mais ça, ça passe par la tête.

Source : Boredpanda

Donc ne t’inquiète pas, tu seras probablement toujours capable de faire la fête deux soirs de suite. C’est plutôt qu’à un moment donné, le temps de récupération deviendra vraiment beaucoup plus long qu’avant et ton visage dans le miroir le lendemain matin te le fera savoir. Alors si tu ressens le besoin de te maquiller même si tu vas juste faire de la luge, ben vas-y fille, maquille-toi, tu seras la reine de la montagne! Mais souviens-toi que les cheveux plein de neige, les joues rouges de froid et le sourire de bonheur dans la face, maquillée ou pas, t’es belle.