C’était un matin ordinaire. Je regardais du coin de l’œil la télé, tout en essayant de faire quelque chose de potable avec mes cheveux. Découragée par ma tignasse, je m’étais littéralement effondrée sur mon lit. Je me souviens avoir lâché un « Fuck off ». Un juron qui s’était libéré de mes cordes vocales de façon si spontanée et naturelle. Deux mots qui me faisaient soudainement réaliser que j’étais épuisée de courir tous les matins pour ressembler à la femme du cover du Cosmopolitan. Épuisée de me lever tôt pour avoir assez de temps pour me préparer (une heure minimum, et je n’exagère pas!) Tannée de ne pouvoir me préparer un vrai déjeuner. Mais, surtout écoeurée de dépenser une somme inimaginable par mois en maquillage, en produits capillaires et en soins de beauté.
Ce matin-là, j’ai choisi d’aller à l’école avec mes cernes, mes boutons et mes petites imperfections. C’était difficile de me montrer au monde ainsi, de mettre mon visage à nu. Il faut dire que ma relation avec le maquillage ne date pas d’hier. Du haut de mes douze ans, j’appliquais déjà avec fierté le nouveau gloss que venait de sortir Maybeline. C’était donc un véritable défi!
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Les premières fois, j’ai reçu le commentaire classique : « Crime! T’as donc bin l’air fatiguée! » Pis, une fois que mon entourage s’était habitué, on m’a dit : « T’es si belle au naturel. », et ça, laissez-moi vous dire que j’y ai pris goût. Grâce à ces quelques mots, si simples, mais d’une grande signification, j’ai réalisé que la beauté se définit par autre chose que le rouge à lèvres et les faux cils. Qu’une femme est belle, parce qu’elle est à l’aise avec ses défauts et qu’elle respire la confiance. Que la féminité va bien au-delà des cosmétiques. Pour la première fois, j’étais enfin présentable sans mes trois pouces de cache-cernes Je pouvais enfin sortir sans avoir à me poupouner pendant des heures. J’étais enfin libérée de cette image artificielle de la femme. Celle où tu dois avoir un visage crispé à la Kardashian, parce que si tu souris trop, tu risques de faire craquer ton masque (a.k.a. ton fond de teint). Je créais ma propre conception de la femme, et relâchais enfin toute la pression que la société mettait sur mes petites épaules pour ressembler à un idéal féminin. Peu à peu, je m’habituais à ce nouveau mode de vie et mes pores de peau aussi. Mon visage me remerciait pour les jours de repos où il retrouvait sa virginité, sa pureté. Et c’est ainsi, qu’au fil du temps, j’ai réussi à ne plus me maquiller à tous les jours. (#TrueStory). Je prends soin de préciser que je ne le fais plus à « tous les jours », parce que ce serait vous mentir d’affirmer que j’ai jeté tout mon maquillage du jour au lendemain. J’applique encore du rouge à lèvres ou du mascara les journées où je me sens formidable. Après tout, se maquiller demeure encore un véritable petit plaisir féminin pour moi. Je le fais tout simplement moins souvent qu’auparavant, parce que j’ai développé une nouvelle relation avec le maquillage. Alors que d’autres femmes entretiennent une relation à temps plein avec les cosmétiques, la mienne est plutôt à temps partiel. Que la tienne fasse partie de l’une ou l’autre des catégories n’a pas d’importance, parce que choisir de se maquiller ou non est un choix personnel. Un choix qui crée ton look. Un choix respectable, puisqu’il fait partie de toi. Donc, du maquillage, mets-en tout le temps, jamais ou juste des fois, l’important, c’est que tu trouves ta propre façon de te trouver belle, que tu le fasses par plaisir et non par obligation.