Le drôle de monde du service à la clientèle

Une grande majorité d’entre nous a déjà, au moins une fois dans notre vie, goûté au monde fascinant du service à la clientèle. Ce genre de travail a évidemment des aspects très positifs, dont le développement de qualités humaines importantes telles que le leadership, la courtoisie, la patience, etc. Mais, on ne peut le nier, il s'agit également un milieu dans lequel il est facile de perdre foi en l’humanité. On rencontre toutes sortes de monde, on entend toutes sortes de choses saugrenues, frustrantes parfois, et il y a toujours des blagues poches auxquelles on se doit de rire faussement. D’ailleurs, on va se le dire, on devrait tous se mériter un Oscar pour le faux rire que l’on a développé pour ce genre de situation!

« Le client a toujours raison. » Ah oui, vraiment?

On a tous déjà entendu, par exemple, le fameux « Tu vas m’donner… ». ÇA C’EST NON. OK? Non monsieur, non madame. Premièrement, je ne vais pas vous donner quelque chose, je vais vous le vendre, et deuxièmement, bonjour? Vous allez bien? Où est rendue la politesse? Ça me fâche un petit tantinet (bon ok, un gros tantinet).

Il y a aussi les clients qui pensent que la personne derrière le comptoir est une sorte de robot qui enregistre tout du premier coup. Ceux qui, avant même de dire bonjour (encore ici, où est la politesse?), vont simplement dire leur commande (qui est, évidemment, toujours ultra compliquée) aussi rapidement qu’un Eminem enflammé et qui vont s’attendre à ce qu’on enregistre tout, sans aucune erreur. Ce sont aussi ceux qui vont se frustrer qu’on leur fasse répéter ladite commande.

D’un autre côté, il y a les indécis.

Parenthèse: je suis quelqu’un d’extrêmement indécis dans la vie et je comprends les gens qu'ils le sont aussi. Par contre, lorsque je commande quelque part, je m’arrange toujours pour ne pas la changer ma commande à la dernière minute une fois qu'elle est passée. On a tous déjà connu une situation où le client modifie sa commande au tout dernier moment, ou pire encore, après que le paiement ait été effectué! « Ahhh désolé, j’aurais voulu une bouteille d’eau avec ça! » « Est-il trop tard pour remplacer ceci par cela? », etc… Pas que ça ne se fait pas, mais ça ralentit tout le monde.

Source de l'image: Unsplash

Les familles. Qui arrivent. En groupe. De 25.

Avec des parents exténués de leur journée, mais qui veulent absolument faire plaisir à leurs enfants. Ceux-ci sont tout aussi exténués et sont rendus au stade du « je-crie-partout ». Ce sont toujours des moments très savoureux; « Tiens, tu vas m’donner (la politesse a quitté le plateau une fois de plus) une crème glacée à la vanille… Ah non, marbré. Ben là Bob, tu vas prendre ce que je vais te donner, un point c’est tout! Veux-tu qu’on retourne à la maison sans rien prendre? Hey, arrête de toucher à tout! Arrête de crier! » C'est quelque chose à recevoir.

Il ne faudrait surtout pas oublier ceux qui se font une mission de critiquer absolument tout!

Surtout le prix. On va se le dire, même si tu chiales que c’est trop cher, je ne peux absolument rien y faire. Ça ne sert donc pas à grand-chose de le dire. C’est souvent ces gens qui vont bien gentiment (ou pas) faire un merveilleux commentaire sur le fait que « ça a dont ben pas de bon sens de porter des masques même si y’a plein de gens de vaccinés et que la pandémie n’existe plus ». Écoutez. Je suis simplement ici pour faire mon travail, qui est de vous servir le mieux possible. Ce n’est pas moi qui ai décidé que les masques seraient obligatoires. Je ne fais que respecter la règle de le porter. Je le porte pendant 7-8 heures, et toi, 3 grosses minutes. TSÉ.

Mot à part, je pourrais en dire long, seulement sur le sujet des masques! On n’est pas sans se rappeler les clients qui, pour se faire bien comprendre, descendent leur masque, s’approchent à trois pouces de notre visage et parlent bien lentement… MIAM.

Bon, à me lire, on dirait que je n’apprécie pas le milieu du service à la clientèle.

Je n’ai pas mentionné, par contre, les moments qui donnent un sens à ce que je fais :

Les clients qui me remercient sincèrement, les enfants qui s’écrient « Wow, c’est la meilleure crème glacée que j’aie mangé de toute ma vie! ». Ceux avec qui, lorsque le temps le permet, il est agréable de piquer une petite jasette, sans compter toutes les belles rencontres que j’ai pu faire. Je suis consciente que ce sont grâce aux clients, quels qu’ils soient, que nos commerces peuvent vivre, et survivre, pour certains! Il y également les collègues de travail, qui font toute une différence, sans lesquels ce ne serait simplement pas pareil (on dit que la souffrance rapproche les gens… C’est vrai, hehe!).

Bref, le service à la clientèle, c’est « toute qu’un monde »!