Tôt ou tard, t’auras probablement à faire face à la perte d’un être cher. Le deuil, c’est quelque chose de tellement personnel. Dans le sens où chaque personne va le vivre d’une façon différente selon son vécu, sa personnalité et les obstacles rencontrés au cours de sa vie. Il y en a pour qui ça arrive tôt dans la vie et d’autres très tard. Comme dans mon cas. Je vis mon premier deuil cette année. Une des personne les plus importantes dans ma vie nous a quittés. Je sais que tu sais de quoi je parle. Tu sais ce que c’est, le fameux coup de téléphone. Celui qui va rester gravé dans ta mémoire pour le restant de tes jours. Trois petit mots qui te coupent tout l’oxygène dont t’as besoin pour respirer : Elle est partie. Sur le coup, tu ne réalises pas. T’entres dans la phase de déni. C’est impossible.
Le déni, c’est probablement la phase la moins douloureuse, mais ce n’est que mon avis personnel. Ça tourne à 100 à l’heure dans ta tête, tu te sens comme anesthésié. Il n'y a pas de larmes qui te montent aux yeux. Pendant quelques temps, tu te trouves sans cœur. Ma réaction première a été de sauter dans mon char pour me rendre à l’hôpital. Certains diront ouain, mais est morte? Quoi t’es allée faire là? Inconsciemment, j’avais besoin de le voir de mes yeux pour le croire. Une fois dans la chambre, il y avait une ambiance particulière. Les rideaux étaient fermés, la chambre était plongée dans l’obscurité et ma famille était entassée autour du lit, le lit où la personne que je qualifiais de deuxième mère pour moi, avait pris son dernier souffle. Il y avait des larmes, on pouvait sentir la mort. La première fois que la confrontais d’aussi près. Étrangement, oui, il y avait énormément de tristesse, mais autant d’amour dans la pièce. Ensuite vient le moment où on peut passer un moment seul dans la chambre. Je ne savais pas quoi dire, j’étais au ralenti. Quand j’étais petite, je lui flattais les cheveux longtemps et c’est la seule chose que j’ai fait. Je me suis penchée au dessus d’elle et en silence, je lui ai flatté les cheveux, une dernière fois. Cette femme grandiose et courageuse. Je lui ai dit je t’aime une dernière fois avec un bec sur sa joue et je suis partie.
Source image: Alexandra Photographe
L’hiver s'est déroulé dans le déni le plus total. Comme si la vie voulait me protéger d’une certaine façon puisque j’avais des projets de vie très importants en cours. Finalement, le jour de l’enterrement, j’ai craqué. J’avais obtenu mon diplôme, j’avais un travail en vue, tout était stable. Et à ce moment, je suis passée du déni à la dépression. Chaque fois que je le peux, je me rends sur sa tombe pour lui parler comme j’avais l’habitude de lui rendre visite chaque fois que je le pouvais. Pour le moment, j’en suis à cette étape, il y a déjà 6 mois qu’elle nous a quittés. Le deuil, c’est long. Comme je le disais, de personne en personne, ce sera différent. On s’en remet jamais vraiment, je crois qu’on apprend à vivre avec l’absence petit à petit.
Chaque étape du deuil durera plus ou moins longtemps, mais se termine par l’acceptation. Et comme dans tout, je réussis à trouver quelque chose de beau. Dernièrement j’ai réalisé que le deuil me rend plus ouverte aux autres, me rend plus patiente, m’a appris à réaliser pleinement la valeur des petits moments de la vie. Et surtout, je la sens là dans mon cœur. Plus près de moi que jamais et pourtant si loin. Le plus beau, c’est que je me dis que, dans la famille, on a tous une petite parcelle d’elle en chacun de nous qui continue de vivre.
Bref, l’important dans le processus du deuil est de se donner le temps nécessaire, de se retrouver dans tout ça et ne pas hésiter à demander de l’aide si cela s’avère plus difficile que vous ne le pensiez. Selon vos croyances de la vie après la mort, vous trouverez une façon de continuer à avancer. Personnellement, je crois que les âmes continuent d’errer ici sur terre en attendant un autre corps pour devenir une nouvelle personne. Puisque toute notre vie est faite de renouveau, puisque c’est impossible que toutes ces personnes merveilleuse n’existent plus, j’ose croire qu’il y a quelque chose qui n’est jamais vraiment fini!