J’ai un jour débarqué à l’autre bout du monde. Mon corps et mon âme à la merci de ce qui allait s’offrir à moi. Avant le «jour J», il y a eu tous ces gens qui m’ont dit : «Quel courage de partir découvrir l’autre côté du globe, avec comme seul compagnon : un sac à dos»; ou encore : «Une fille à l’autre bout du monde, seule en plus; t’es folle!» J’étais finalement partie, ayant arrêté le temps qui filait, je vivais dans un monde, où tout ce qui avait précédemment eu tellement d’importance n’en avait plus aucune. Non, ce n’est pas du courage, c’est une vibration tellement intense de curiosité inqualifiable! Cette vertu qui est possible d’interpréter comme étant du courage, elle se dévoile et prend tout son sens au moment où l’être revient au bercail, où l’âme s’est perdue quelque part en chemin et où tous les repères bâtis auparavant n’importent plus.
Source : cdnstatic.visualizeus.com
J’ai, par un temps d’ivresse de joie de vivre, créé ma propre boussole. Affirmer que j’ai voyagé serait un mot plutôt restrictif pour t’exprimer ce que j’ai vécu. Au fond, comment pourrais-je traduire la poignée de pixels que j’ai de gravée sur le cœur? Aujourd’hui, en vivant ce retour à la réalité, il sera certainement sans cesse un défi de ramener mon âme vagabonde alignée au moment présent : à mon corps et mes racines du moment. Ces souvenirs qui tendent à me quitter, ces pixels qui veulent s’effacer; on dit qu’on ne revient jamais vraiment. J’y crois, car j’y trouve énormément de réconfort et d’espoir à travers ces souvenirs qui font vibrer cette fibre en moi et qui me donne envie de repartir. J’essaie de t’illustrer l’impression que j’ai eue quand le monde m’a accueillie à grands coups d’authenticité et de différences; ma foi : magnifiques. Je te parle de courage, car au moment où l’avion se pose au bercail, il y a cette impression totalement insupportable que le monde tend à se refermer tout en te faisant ressentir toute l’étroitesse de ton chez toi comparativement à la grandeur de l’endroit d’où tu arrives.
Source: blog.redinteractiv.com
Je ne t’impose pas de partager mes dires, mais je te mets en garde. En ce sens que le jour où ton cœur t’invite à voyager, où tes racines ne se reconnaissent même plus à travers leurs vieilles habitudes, bien sûr le jour où ton âme deviendra vagabonde : où elle voyagera au hasard et à l’aventure… Tu comprendras certainement que le courage n’est pas de partir, mais de revenir. Bien à toi lecteurs, voyageurs, vagabonds; je n’ai pas l’impression que ça se guérit. Or, j’ai envie de te conseiller de sortir du nord-sud commun, de te dessiner ta propre boussole, et ce, même au bercail. Ne t’en fais pas, tu repartiras. Cette expérience que tu as autrefois vécue restera vivante en toi. Mais d’ici là, n’empêche pas, par la nostalgie, ce petit frisson de t’habiter, voire même de t’inviter à cette prochaine aventure. Je te dis à bientôt et je nous souhaite de nous croiser autre part, autre terre.