J’ai commencé à connaître le téléphone cellulaire lorsque ma grande sœur en a eu un à ses quinze ans. T’sais le vieux flip avec lequel il fallait glisser le derrière du cellulaire vers le bas pour avoir un clavier ?
Je trouvais ça vraiiiment cool.
Surtout si on se rappelle que les cellulaires avant ressemblaient à ça :
Source de l'image : Playhooky
Quand les iPhones sont arrivés, je voyais ma sœur jouer à plein de jeux. Peut-être que ça va vous rappeler des souvenirs si je vous dis : Flappybird ou Temple run.
Puis, pour ma part, la folie du téléphone cellulaire a débuté à mes 13 ans. Pas juste du téléphone cellulaire, mais bien la folie des réseaux sociaux. En effet, quand j’ai eu mon premier téléphone cellulaire, c’était la mode Facebook. Et là, je venais de commencer le secondaire, donc c’était encore plus intéressant pour être en lien avec de nouveaux copains.
Ça a vite dégringolé en nombre de likes et de commentaires sur les photos des amis. La popularité était maintenant associée aux nombres plus ou moins élevés de réactions.
C'était aussi le début de pouvoir texter à tous, tout le temps. Quand même chouette.
Puis, il y a eu Ask. Je ne sais pas si vous vous rappelez de ça. Ce réseau social consistait à poser des questions, soit dans l’anonymat ou en montrant notre identité. La personne à qui on posait la question décidait de répondre ou non. Lorsqu’elle répondait, c’est à ce moment-là que la question et la réponse pouvaient être vues par ses followers.
Vous voyez comment ça peut dégénérer assez facilement.
Après, Snapchat a fait son entrée de popularité il y a environ six ans. C’est le concept d’envoyer une photo momentanée à un ami avec un texte (ou pas). C’est quand même cool de pouvoir voir la face de la personne qui me parle, en fait.
Encore là, je pouvais rejoindre tout le monde, tout le temps.
Ensuite, vers 16 ans, j'ai rencontré Instagram. Réseau social qui est maintenant très utilisé pour faire passer toutes sortes de messages.
Mais aussi, juste des photos de soi.
J’vois ça comme une façon de montrer qu’on est beaux ou belles. Parce que, quand j’me rends réellement compte qu’il s’agit simplement de prendre des photos de soi pour les montrer aux autres, j’ai comme un petit point d’interrogation au-dessus de ma tête. Ça sert à quoi, au fait, à part de flatter son ego ? Je ne sais pas trop.
Puis après, il y a eu TikTok. Je trouve que c’est une application assez addictive. Les vidéos, normalement, durent environ 15 secondes. Il y a tellement de contenus divers que je pourrais clairement regarder ça pendant une journée entière. Faut quand même que je souligne le fait qu’ils aient programmé un message d’avertissement après tant de temps d'utilisation qui rappelle de manger, de dormir, de boire de l’eau. Bref, c'est carrément un message qui te dit de te mettre à vivre.
Quand même assez inquiétant qu’ils aient besoin de faire ce message.
Il y a évidemment bien d’autres réseaux sociaux, mais j’ai parlé d’eux que j’ai utilisés.
Une mode qui prend de la place
Regarder tout le contenu fait sur les réseaux sociaux, ça mange du temps. En plus, grâce au cellulaire, on peut être H24 branché là-dessus. On l'emmène partout, ce bidule. C’est pourquoi j'appelle ça la folie du cellulaire. On est donc toujours joignables par d’autres personnes.
Puis quand personne ne nous parle, c’est plate.
Dernièrement, j’ai ressenti le besoin de passer beaucoup moins de temps sur les réseaux sociaux. J’ai l’impression que ma vie est plus simple en étant présente au moment présent. Par contre, je vais vous avouer qu’après avoir été autant stimulée à gauche et à droite par des notifications, des posts, des stories, des publicités, etc., j’ai l’impression que je ne sais pas quoi faire parfois de mon temps libre.
C'est comme s'il manquait de distractions.
J’ai souvent le réflexe de reprendre mon téléphone pour faire quelque chose. Par contre, le résultat est le même, je ne m’intéresse plus à ce monde de réseaux sociaux.
Alors là, je dois trouver d’autres occupations qui prendront cette place.
C'est alors à ce moment que je me suis rendue compte à quel point mon téléphone et les réseaux sociaux prenaient de la place dans ma vie.
Une sorte de relation aliénante
C’est aussi une des raisons pour lesquelles je pouvais procrastiner. J’accordais trop d’importance à l’image que je pouvais avoir de moi sur les réseaux sociaux et à combien de gens pouvaient me parler.
Ma relation avec les réseaux sociaux était quelque peu toxique, en fait, et l'est encore.
Et les relations toxiques, on en fait quoi ? On les laisse de côté et on prend soin de soi.
Il n’y a pas de mal à laisser de côté son cellulaire et les réseaux sociaux.
Parce qu’en enlevant le fait de regarder la vie des autres, c’est là qu’on peut véritablement vivre sa propre vie.