Le 30: juste être bien

Ah prendre de l'âge, prendre des années, vieillir, on croit qu'on sera plus calme, qu'on se connaîtra mieux. Et on finit par se poser encore plus de questions. Moi en tout cas. J'ai 29 ans. Le 30 arrive vite en titi, comme s'il avait pris le train à grande vitesse, pas d'arrêts et que je n'avais pas vu le temps passer, comme si, entre 21 ans et 29 ans,  comme si je n'avais rien vu qui m'indiquait de ralentir. Et me voilà devant le stop du premier bilan. Je ne sais pas pour vous, mais à vingt ans, je n'ai pas fait de bilan. Je n'en ressentais pas le besoin. J'étais encore à l'université, toute jeune, et je rêvais encore de ce que je ferais quand j'aurais quitté les bancs d'école. À vingt ans, même si c'est un chiffre rond, on s'en fout un peu. C'est le 18 ans (majeur ici) et le 21 ans (majeur aux États-Unis) qui changeaient tout. Pour mes amis et moi du moins. Mais 30. 30. Bien, tout le monde t'en parle. Alors même si tu veux l'ignorer, on dirait qu'il est rose-orange-avec-des-boutons et qu'il chante aussi fort que tout le monde à Osheaga. Vous comprenez le principe. Le 30. Il te gueule que même si tu es jeune, ben tu ne l'es plus tant que ça. Surprise. T'es VRAIMENT adulte. Tu ne peux plus jouer la carte du jeunot. Finito Pépito: pose-toi des questions sur ta vie. Maintenant.

Où en suis-je à 29 ans. J'apprends à être juste bien. J'apprends à ne pas écouter tout ce que disent les autres. J'apprends à être heureuse au quotidien. J'apprends à me mettre moins de pression sur les épaules. Être juste bien.

Ça ne se fait pas en claquant des doigts. Ça ne se choisit pas. J'y travaille en trois étapes en ce moment:

1. Changer ceux qui nous entourent et nous influencent:

Depuis plusieurs mois, je fais des changements dans ma vie. J'élimine les personnes trop négatives de ma vie, j'ignore les gens qui ne m'aiment pas vraiment et que je n'aime pas vraiment non plus. Je me concentre sur les personnes que j'aime et je cesse d'écouter les ragots. Parfois, quand on vieillit, on se dit qu'on a quitté le secondaire et que c'est fini les rumeurs à la con. Internet. Eh oui, Internet ramène ce côté d'école secondaire: on est dans un grand village où tout le monde se connaît un peu. "Y'en a marre". "Je me déplogue de ça" et je fais mes trucs avec les gens que j'estime. Final bâton. Je ne pourrai pas plaire à tous.

2. Faire ses choix de vie:

On voudrait tout avoir. Moi la première. On veut la carrière qui ne cesse de grandir et apporte de beaux défis, on veut la famille heureuse, on veut voyager, on veut la belle maison, on veut on veut. Mais dans quel but? On fait des choix. Je n'ai pas encore 30 ans. Je sais que je ne pourrai pas tout avoir, mais avoir tout ce que je veux: oui. Donc pour l'instant, je ne suis pas en mission bébé. Loin de là. Mon copain et moi, on pense voyage, on pense acheter une maison ou un plex, on pense à des projets business. La famille, pour nous, elle viendra plus tard. C'est notre choix. Il n'est ni mieux, ni moins bien que celui d'avoir des enfants, c'est juste une question de priorités selon les couples.

3. Prendre soin de soi

Il suffit de demander à JP ou Viv, mes associés chez Codmorse et LeCahier depuis des années pour savoir que parfois "je pète au frette". Bang. Trop travaillé, pas dormi, mal mangé, mon corps dit stop d'un coup. Je reviens au boulot et en moins de deux secondes, je pense encore que je suis infaillible jusqu'à la prochaine chute. Je suis comme cela: je vois mon corps comme une machine de guerre que je pousse sans cesse. Ça ne fonctionne pas à long terme, ça. Il faut se donner du temps. Il faut se chouchouter. Et ça, ça s'apprend.

Le look:

Vêtements - Hyba

Photos - Vikki Snyder