C'est fou, lorsque l'on ferme les yeux ne serait-ce que quelques secondes, et que l'on prend conscience de tout ce chemin que nous avons, jusqu'ici, parcouru.

Ici, à ce point, cette virgule, ce chapitre de notre vie.

Crédit: James Lee

À cet endroit, cet instant précis.

C'est fou de regarder derrière et de se dire que malgré tout, malgré les épreuves et les difficultés, on continue de se battre. On continue, tant bien que mal, à persévérer, à s'acharner, à vouloir regarder toujours plus loin devant soi. On continue, même si parfois, on oublie pourquoi l'on se bat.

On aspire simplement à évoluer. On aspire à devenir plus fort.

Et on y arrive. La plupart du temps. Puis l'autre partit, on échoue. On se retrousse les manches, et on recommence.

On apprend la signification de la force et du courage à travers chacune des plus petites victoires, comme des plus grosses.

À certains moments, on avance un peu moins vite, la cadence diminue, certes, mais ne s'arrête jamais.

Parce qu'inconsciemment, le temps nous permet de continuer à placer un pied devant l'autre. Petit à petit. Nous permet de reprendre notre souffle un cours instant. Nous permet d'inspirer, d'expirer. Nous permet de prendre ce temps précieux dont nous avons besoin afin de comprendre ce qui se passe, et de le vivre.  Non pas sans difficulté, mais en puisant dans cette force intérieure qui nous habite.

Et cette force, nous avons cette fâcheuse tendance à la sous-estimer.  Mais elle est beaucoup plus présente et grande qu'on ne le croit.

Elle se nourrit des coups durs encaissés, comme des moments de bonheur qui parsèment d'amour et de tendresse notre fragile petit coeur. Elle nous arme, nous prépare à affronter l'avenir.

C'est fou, de regarder derrière et de ne pas réaliser que tout ce bagage nous appartient.

De ne pas réaliser au point de se questionner à savoir si le film de cette vie appartient à quelqu'un d'autre.

Comment y croire?

Comment croire qu'il est humainement possible de ressentir autant d'émotions au cours d'une vie.

De vivre autant épreuves.

De chevaucher tous ces vagues d'uniques & merveilleux moments.

Comment y croire?

Croire que l'on a réussi à se relever. Continuellement. Même lorsque sous nos pieds, le sol semble vouloir s'effondrer.

Il est facile de se sous-estimer. De sous-estimer son courage. De se répéter que le meilleur nous attend quelque part.

C'est beaucoup plus sécurisant d'attendre que de se lancer.

J'ai arrêté d'attendre il y a longtemps. J'ai commencé à créer. Créer cet avenir meilleur. Je sais que n'attends plus. Aujourd'hui, je le construis. Je le façonne à ma façon.

Crédit: Jordan Wozniak

Je sais que tout ce que j'ai traversé et ressenti au cours de ma vie me permet aujourd'hui d'être cette version parfaitement imparfaite de moi-même. Je sais que tout ne sera pas facile à l'avenir. Je sais qu'il y aura toujours des embûches. Mais je sais aussi que je suis fière de celle que je deviens jour après jour. Je sais que lorsque la douleur remonte, je me permets désormais de la ressentir et de l'accueillir. Je sais qu'il ne sert à rien de fuir, de refouler. Que seuls le temps, la patience, la compréhension et l'acceptation permettent à un cœur et une âme de se reconstruire. Petit à petit. Tranquillement.

Il est important d'être compréhensif envers soi-même.

Important d'accepter que parfois, nous agirons différemment de ce que les gens attendent de nous. Et c'est valide. C'est valide de changer. De s'écouter. Mais c'est surtout plus que valide de s'aimer comme l'on est.

Mon moi n'est pas parfait.

Il est rempli de hauts et de bas. Débordant d'amour et de sensibilité. Insécure & courageux. Mais par-dessus tout, il est prêt à avancer, affronter et accueillir cet avenir qu'il ne cesse de se façonner.
Image de couverture d'averie woodard
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