2021, c'est l’année où je suis tombée malade. En juin pour être plus précise.

Pourquoi est-ce que je vous raconte ça?

Parce que ce fut un véritable parcours du combattant!

Au début, ma maladie s’apparentait à une grosse dépression. Rien d’exceptionnel, me dira-t-on. On me donnait des conseils : essaie d'être positive, travaille sur toi, va voir un psy, prends des médicaments! Les solutions tombaient du ciel comme la pluie et par dizaine.

Mais, des dépressions, j’en ai fait. Des moments de blues, j’en ai eus. Des angoisses aussi, mais jamais comme ça. Jamais au point de ne plus me reconnaître, de ne plus me comprendre moi-même, d’être une autre personne et de littéralement péter un câble sans raison.

J'ai essayé de préserver mon entourage du mieux que je pouvais. Je n’ai pas réussi. On m’a jugée, on m’a reproché de ne rien faire, on m’a laissée de côté. J’ai dû me justifier constamment de mon attitude, mes mots et mes pleurs. J’ai caché ça à beaucoup de monde. J’ai mis un sourire sur mon visage et j’ai fait semblant, j’ai menti et j'ai triché pour faire croire que tout aller bien.

Les gens qui sont restés proches de moi avaient eux-mêmes leur idée : elle devient folle! Ils étaient là, oui, mais leur visage, leurs mots et leurs attitudes criaient haut et fort qu'ils avaient envie de fuir. 

Je suis devenue la personne dont on ne voulait plus, qu’on n'aimait plus et qu’on ne voyait plus dans sa vie.

Pourquoi est-ce que je vous raconte ça?

Parce qu’après plusieurs tests sanguins et plusieurs rendez-vous médicaux à droite à gauche, un médecin s’est posé les bonnes questions. Et si je n’étais pas déprimée?

Déprimée, je le suis devenue, jusqu'à avoir eu envie de m’enlever la vie. Je l’ai ressenti, c’est vrai. Mais finalement, ma maladie n’est rien d’autre qu'une probable tumeur. Ce serait elle qui cause mes maux.

Effrayée? Vous savez quoi? Même pas!

Je suis plutôt soulagée d’apprendre ça. Soulagée d’avoir une tumeur plutôt qu’une dépression. Elle va peut-être me tuer, mais au moins, on ne va plus me prendre pour une folle.

Ma réaction, est-elle insensée? Malheureusement, non. Parce que ces derniers mois m’ont épuisé et vidé de toute mon énergie. Je ne me suis pas battue contre une dépression, je ne me suis pas battue contre une quelconque maladie, mais je me suis battue contre l’opinion et le jugement des gens, des gens proches parfois.

Si vous me croisez, vous aurez l’impression que je vais bien. Peu de gens savent réellement ce que je vis et seulement des gens en qui j’ai confiance.

Qu'est-ce que j'ai appris de cette expérience?

Que le monde va mal.

Il est préférable de mourir de cancers, d’accidents ou d’être blessé de façon visible, plutôt que d’avoir une santé mentale fragile. Pourquoi?

Je pense que l’on a tous peur de sombrer, de déprimer ou de ne plus être fonctionnels. Je pense que l’on réalise sans trop se l’avouer que l’on peut tous être touchés par la maladie mentale. Autant nous, nos proches que nos amis. Alors, on s’en éloigne le plus possible pour mieux s'en protéger.

Ce n’est donc pas une histoire de dépression ni une histoire de santé mentale ou de folie. Mais, si ça avait été cette histoire, j’aurais aimé que cela se passe autrement.

Personne n’est à l’abri de voir sa vie s’écrouler soudainement! Ça peut arriver à tout le monde. Mais personne ne devrait être jugé pour ça ou devoir vivre ça seul, et ce, quelle que soit la raison qui fait que nous allons mal (dépression, maladie mentale, maladie physique, blessures …). 

Source de l'image de couverture : Unsplash
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