Normalement, si l’on suit un parcours type, on passe du primaire au secondaire, du secondaire au cégep ou à la formation professionnelle et ensuite du cégep à l’université. Toutefois, après l’université, où devons-nous aller ?

Vous me direz certainement : aller travailler. Oui je sais. Je sais que nous sommes normalement censés nous trouver un emploi dans le domaine dans lequel on a étudié, mais ce n’est pas si simple que ça. Enfin, pour moi, et peut-être pour certains d’entre vous, ce ne l’est pas.

Peut-être que si j’avais suivi une formation en coiffure ou encore si j’avais étudié en médecine, je serais certaine de me trouver un emploi en sortant de l’école. Mais, vous comprendrez que je n’ai ni une formation en coiffure ni mon cours en médecine. Je suis journaliste. Ce qui veut dire que je commencerai probablement à la pige, comme la plupart des jeunes journalistes de ce monde. Travailler à la pige signifie que je n’aurai pas d’emploi stable avant longtemps, que je devrai vendre mon travail pendant un bon moment avant qu'il ne soit reconnu et finalement, avoir un carnet de contacts bien garni. Ça veut également dire: vivre dans l’incertitude, vivre avec des conditions de travail précaires et avec l’instabilité du métier, tout en connaissant les menaces concernant l’avenir du papier. Me remettre en question ? Je l’ai fait des millions de fois, mais j’aime ce métier et je l’admire.

Bref, j’imagine que, comme la plupart des étudiants dans les domaines dits « moins concrets », j’angoisse à l’idée de quitter les bancs d’école et je ne suis pas la seule.

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« Je me sens à la fois effrayée et curieuse. Effrayée parce que je suis pensive à toutes les possibilités que je vais rencontrer, mais aussi curieuse de voir jusqu’où cette liberté va m’amener, raconte Elizabeth Gauthier, étudiante en enseignement du secondaire en français. Terminer l’université c’est comme manger de la soupe Lipton avec une fourchette. Ça a l’air irréalisable, mais avec des efforts, tout est possible », poursuit l’étudiante.

Je crois également que c’est la recherche d’emploi et la peur du refus qui nous effraient. L’idée de ne pas trouver de travail sur le champ, dès notre diplôme en poche. La peur de devoir s’adapter à la vie de bureau et au 9 à 5 ou encore la peur de devenir une vraie de vraie adulte. « Parfois j’ai mal au ventre juste à penser à ça », partage Lucie Fortin, étudiante finissante en journalisme.

C’est aussi les questionnements sur le chemin à suivre qui entre en ligne de compte. « Ce qui me fait peur après les études, surtout le métier dans lequel on s’en va, c’est qu’on ne sait pas vraiment que va être le parcours à suivre en sortant. On dirait même que nos professeurs ne nous outillent pas à savoir ce qu’on doit faire ou bien où se diriger, explique Zoé Bellehumeur, étudiante en journalisme. Ça fait peur parce que quand tu finis tes études, tu es un peu pitché dans le vide », poursuit-elle.

Le stress et la pression

Un autre aspect à traiter concernant la fin des études est la pression. La pression sociale, la pression familiale et la pression de réussite. Une réalité à laquelle on doit tous faire face et qui vient en quelque sorte tout remettre en question. « Je ressens une certaine pression, une pression que je me mets moi-même. Lorsque nous sommes étudiants, nous sommes en quelque sorte encore considérées comme “des enfants”, mais lorsque nous entrons sur le marché du travail, nous sommes vraiment considérés comme des adultes et ça vient avec plusieurs responsabilités. C’est la vraie vie qui commence. C’est l’inconnu, la pression, et le changement de statut qui effraient », raconte Zoé Bellehumeur.

Nos amis commencent à décrocher de superbes emplois, nos frères et nos sœurs font de même, bref c’est difficile de se détacher et de faire abstraction de la réussite de notre entourage et des questionnements qui occupent notre esprit. « Il n’y a rien de vraiment très clair dans mon esprit. Juste une couche de pression et de stress de plus, j’imagine. J’entame ma dernière session. Je devrais être contente, mais au lieu de ça, c’est encore et toujours des questionnements », explique Angélique Caron Saint-Pierre, étudiante en stratégie de production.

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D’un autre point de vue, fini les travaux de fin de session, fini les devoirs à la maison, fini les soirées d’études jusqu’à minuit et fini les examens de mi-session. Donc, j’imagine que dans chaque étape de la vie il y aura des côtés tant positifs que négatifs.

Finalement je me rends compte que c’est seulement la peur de l’inconnu. Tout comme entrer au secondaire, commencer le Cégep ou entamer l’Université. Ce n’est qu’une étape de plus à franchir dans le cheminement de la vie, bref un beau grand défi, que je suis prête à relever.

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