On vit dans une société de performance. Aspirer à monter les échelons semble quelque chose de commun et même si l'on dit souvent que les milléniaux pensent davantage à leurs vies personnelles ou qu'ils mettent plus le travail de côté que les générations précédentes, ils vivent avec le travail toujours dans la main grâce aux nouvelles technologies, mais surtout beaucoup dans la tête. On a beau ne pas avoir les pieds au bureau, il n'est pas rare d'en parler entre amis ou d'y penser des soirées entières. Je ne parle même pas ici de ceux qui font de l'insomnie.
La pression de réussir est réelle: on veut s'accomplir coûte que coûte et ainsi se dire que notre vie a un sens. On veut avoir un CV dont on sera fier et le présenter comme une feuille de route de nos exploits. Et si on laissait retomber la pression? La vie, après tout, ce n'est pas sur LinkedIn qu'elle se passe et ce n'est certainement pas là qu'on évolue comme être humain.
Je reviens de huit jours de voyage de presse. Huit jours où j'étais presque 24h sur 24 avec des individus que je n'avais jamais rencontrés avant d'arriver à l'aéroport. Huit jours où je peux dire sans me tromper que j'étais moi sans filtre. En voyage, la Camille encore un peu gamine revient au galop: j'ai soif de découvrir et d'apprendre, je veux vivre chaque seconde à fond quitte à manquer de sommeil: je veux profiter de la chance que j'ai de voir la planète. Pendant huit jours, j'ai ri comme je n'avais pas ri depuis longtemps. Et ne vous trompez pas: je suis entourée d'amis et de collègues avec qui je m'amuse, mais là, en France, je ne ressentais pas la pression de travailler. Bien que j'y étais en voyage de presse, j'étais dans un état de savourer l'instant. Et je me suis sentie ouverte à laisser entrer du nouveau dans ma vie.
En laissant retomber la pression, j'ai senti un poids s'enlever de mes épaules.
À la veille du retour, j'ai discuté avec une des journalistes du voyage. On parlait du domaine des blogues, des agences de marketing et de la pression. J'ai eu une réaction physique: je suis devenue triste et quelque chose s'est resserrée en moi: je n'avais pas envie de parler ainsi de performance. Ça m'avait fait du bien de vivre sans calculer le succès de chaque détail.
Sur le web, il est facile de tout calculer: le nombre de likes, le rayonnement d'une photo, les interactions et j'en passe. Mais ça, ce n'est pas la vie. La vie, c'est quand tu regardes quelque chose de nouveau et tu te laisses fasciner par cela. La vie, c'est de sourire toute seule en avion en écoutant Aladdin pour la 3e fois. La, vie c'est de se réveiller collée contre celui qu'on aime. La vie, c'est de se faire de nouveaux amis qui nous amèneront ailleurs, etc.
La vie ce n'est pas la performance, alors pourquoi lui donner autant d'importance?
Je n'ai pas de trucs à vous donner aujourd'hui, j'avais simplement envie qu'on y pense, ensemble.
Pour illustrer le tout.
Voici un look dont les photos furent prises au spa. Sur ces dernières je semble zen, mais soyons honnêtes: nous avions deux heures pour faire ces photos, en courant partout et j'étais plutôt stressée. J'ai hâte de retourner au spa, mais sans mon téléphone cette fois, juste pour être. Point.
Le look:
Maillot - Bikini Village
Sandales - Malvados via Agence Top Notch
Bandeau - Gibou
Lieu - Bota Bota
Photos - Claudia Morin-Arbour