On m'a souvent dit que j'étais trop... Trop positive. Trop souriante. Trop énergique. Trop généreuse. Trop amoureuse. Trop émerveillée. Trop passionnée.
Trop, trop, trop. Ce mot m'a très longtemps trotté dans la tête. Comme un écho de négativité qui me compressait le cerveau et qui faisait mal à mon cœur. Parce qu'à force de se faire dire des choses, on les assimile. Parfois même, on s'en imprègne.
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Lorsque j'étais au secondaire, ça m'a même amené à me questionner sur la valeur du mot, juste le mot tout simple et tout nu. Trop. Ça veut dire quoi ça? Selon le Larousse, le mot trop indique un excès, une limite dépassée. En fait, c'est directement un jugement qu'on porte. Qu'il soit positif ou négatif, un jugement c'est un jugement. D'ailleurs, il a trop souvent été utilisé négativement. Parce que, si on prend une minute de silence pour réfléchir comme il faut... C'est quoi trop? Qui sait quelle est la limite entre le pas assez et le trop?
Alors donc, depuis que je sais que je suis une trop, je me rends compte aussi que ma personnalité est faite ainsi. Que même si j'essaie de changer ma personne pour devenir une personne correcte, ou une personne qu'on appelle normale... Ben ça ne fonctionne pas. Je me suis souvent tapée sur la tête. J'essayais de garder mes émotions pour moi, mes commentaires, de cacher les faces que je faisais. Puis, je me suis raisonnée! Et si moi je voulais être une trop? Une trop qui dérange oui, mais une sincère au moins. Pis, je vais vous dire une chose, depuis que je commence à me connaître mieux et que je commence à m'assumer... (ben oui à 25 ans il est temps!) Il me plaît pas mal ce mot-là.
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Bien oui, tu as raison, je suis trop positive. Est-ce que ça fait du mal à quelqu'un? Non, est-ce que ça me rend heureuse? Absolument. Eh oui, je suis trop souriante. Est-ce que ça fait chier les gens? Parfois. Est-ce que c'est mon problème? Non. Je suis totalement trop énergique. Est-ce que c'est une problématique? Des fois. Est-ce que ça empêche le monde de tourner? Certainement pas. Je suis trop généreuse. Est-ce que ça regarde quelqu'un d'autre que moi? Non. Est-ce que c'est mal? Non. OUI, je suis trop amoureuse. Je suis amoureuse des gens, des animaux, des objets, de la nourriture, des moments. Est-ce que ça dérange? Non. Est-ce que ça me rend heureuse de l'être? Tellement. Je suis nettement trop émerveillée, la vie m'émerveille, mon fils m'émerveille. Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de fou? Probablement. Est-ce que tu peux y changer quelque chose? Non. Finalement, je suis éperdument, totalement, absolument trop passionnée. Je plonge dans tout à fond la caisse. Je heurte des murs. Je me relève. Je replonge. Je vis. Est-ce que c'est une mauvaise chose? Non.
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S'il y a bien une chose que j'ai apprise en étant maman, c'est que trop c'est parfait. Être trop heureux de recevoir un livre avec son personnage préféré. Avoir trop faim et remplir son ventre. Aimer trop et serrer trop fort dans ses bras. Rire trop jusqu'à s'en arracher la mâchoire et pleurer. Courir trop vite, car on a trop hâte de voir une personne. C'est ce que mon fils fait, ce qu'il m'a appris. De toute façon, que tu sois trop, que tu sois moins, que tu sois correct, que tu sois beige... Tu vas te le faire dire. Dans le fond, est-ce qu'on ne devrait pas apprendre de nos enfants et être juste nous-mêmes? On est tous différents. On a tous notre propre couleur. On est même parfois arc-en-ciel. C'est ça la beauté de la vie. La diversité! Anyway, c'est toi qui choisis où est ta propre limite, personne d'autre! Donc maintenant quand quelqu'un me dit que je suis trop ci ou trop ça, je le regarde et je souris. Il m'arrive même de dire merci, au passage. Parce que c'est qui je suis, tout simplement!
Et toi, t'es une quoi?