Cette chère relation qui nous fait vivre un tas d’émotions. J’ai une belle relation avec mon père également, soit dit en passant, cependant j’avais envie de vous parler de ma relation avec ma mère et ma relation avec mes filles.
Je pense que dès qu’on est dans le ventre de notre mère, on crée une relation avec elle. Lorsqu’on est posé sur son ventre, c’est généralement la première personne que l’on regarde également. Lorsqu’on apprend à rouler, ramper, marcher, c’est souvent celle qui s’en excite le plus et qui est fière de nous comme si nous venions de créer un nouveau gadget international.
On grandit et, un jour, on apprend à vivre par nous-même. Ce lien si fort se transforme. Je me souviens, par chez nous, ce n’était pas toujours rose. Ma mère courait comme une poule pas de tête pour arriver à l’heure pour le souper et s’arranger qu’on fasse nos devoirs et qu’on se couche à l’heure. Au grand détriment de ma sœur, on avait même un couvre-feu, qu’elle s’amusait à tester. Ma mère voulait s’arracher les cheveux. Elle nous a crié après, dit des méchancetés, n'a pas eu toujours le temps pour nous donner super plein d’affection, mais je sais aujourd’hui qu’elle faisait aussi son gros possible. Est-ce que c’était l’idéal? Non, mais je crois aussi qu’on apprend de nos mères.
Personnellement, je me suis éloignée d’elle pendant quelques temps, pour mieux comprendre, pour mieux faire mon propre chemin. J’ai eu deux filles à mon tour. J’ai eu peur de refaire les mêmes erreurs que ma mère, je me suis concentrée très fort à faire les choses différemment. Je m’en voulais terriblement lorsque je levais le ton après mes filles, car je savais ce qu’elles pouvaient ressentir. En même temps, je prenais le temps de m’expliquer avec elles et m’excuser lorsque nécessaire. J’ai appris.
J’ai appris qu’on n'est pas parfait, mais qu’on peut s’améliorer. J’ai appris qu’on ne marche pas nécessairement dans les mêmes pas que nos parents, mais qu’ils sont des guides. J’ai une très belle relation avec ma mère maintenant, c’est une grand-mère fantastique et une écoute pour moi. Elle m’aide lorsque je ne comprends pas les passes de mes filles, elle me rassure lorsque je ne sais pas quoi faire, je peux aussi l’appeler comme ressource infirmière (même si elle n’en est pas une, elle a su guérir tous nos bobos). Son odeur est particulière, c’est la seule qui m’apaise encore aujourd’hui quand le souffle me manque. Sa voix également. Lors de mes plus grosses crises d’anxiété, savoir qu’elle était au bout de la ligne me calmait. Le fait qu’elle soit fière de nous et ce, peu importe les choix qu’on fait, elle sait que nous avons une tête sur les épaules.
Ma mère a toujours été très sévère envers elle-même. Pour l’année à venir, je lui souhaite d’être douce avec elle, et qu’elle voit ce qu’elle nous apporte à ma sœur, mon frère et moi.