À la recherche de l’inqualifiable «lâcher prise»

Non, on ne se comptera pas d’histoires, je suis certaine qu’un jour, une personne t’a dit : «le mieux à faire, c’est de lâcher prise.» En tout cas, pour ma part c’est quelque chose qui m’arrive souvent et c’est surtout un concept que j’aime appliquer à toutes les facettes de ma vie sur lesquelles je n’ai pas de contrôle. C’est vrai, à quoi ça sert de vouloir vivre ou ne pas vivre quelque chose, et ce, tellement intensément qu’on a presque l’impression d’être physiquement quelque part, mentalement ailleurs, émotionnellement un peu dans le passé et dans le futur et intellectuellement un peu partout aussi… Toute perdue dans ce non sens, c’était souvent à ce moment où je me disais : quand je vais être au bout de ce chemin, j’aurai enfin le bonheur collé dans le piton. Comme si tout ce qui importait était le point final d’un phrasé musical vivant.

J’ai eu envie de te parler de lâcher prise, une notion fondamentale qui doit absolument te suivre de près dans ta vie. Je veux simplement te transmettre la clé de ce confus concept. Comme si je savais tout, t’sais! L’important ce n’est pas de savoir ou pas, c’est seulement que tu te confirmes si cette clé peut ouvrir la serrure de ton tiroir personnel de secret de la vie. C’est vrai, je me suis penchée là-dessus, le lâcher prise, en cette période de stress interminable et de vouloir être ailleurs, soit les examens de fin de session universitaire. La tête accotée sur la reliure d’une doctrine de droit de l’entreprise, à me comparer pour me répéter que mes douze heures d’étude boostées à la caféine n’était pas suffisantes; j’ai admiré tout cela et j’ai affirmé, dégoûtée par mon attitude de performance: je lâche prise! C’est ce que j’ai fait. J’applique le lâcher prise à chaque moment où je suis dans l’attente, dans le vouloir, dans l’espérance, dans la détresse; à chaque fois où je souhaite l’incontrôlable qui se loge dans le futur quelque part!

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J’en suis venue à la conclusion que de passer mon temps à avoir envie d’arriver avant de partir, certes en oubliant les bienfaits du chemin qui nous mène du départ à l’arrivée. Je vivais en mode accéléré futuriste. J’ai hâte à ça, je veux ci, pour ça, pour ci… entre-ci et ça il y a une infinité de petits et de grands cheminements. Alors, au moment où j’étais physiquement présentement et mentalement dans le futur, j’étais surtout sur le neutre, la tête en l’air cherchant sans doute à me retrouver, quelqu’un m’a dit : laisse l’avenir, à venir. J’ai souri, et j’ai compris. 

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Tellement facile à dire, l’appliquer c’est une autre histoire. Certes, on a tous nos petits dadas qui nous réalignent l’esprit avec le corps et le présent, mais lâcher prise, c’est plus que ça. C’est avoir confiance en ce qu’on ne peut contrôler ou changer, c’est croire en soi, en la vie. C’est vivre présentement la certitude que le mieux est maintenant. C’est apprécier le chemin bien plus que la destination. C’est rire des embûches et accepter le ridicule. C’est surfer la vie, c’est le flow. C’est laisser l’avenir, à venir.

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