La pression d’être un couple parfait

Coupes de vin, petits feux, passion, sexe, petits mots d’amour, belle photo de nos activités plus exceptionnelles les unes que les autres... C’est facile, si facile de montrer les beaux côtés de la médaille, si vous voulez mon avis, je crois qu’on oublie de parler du reste, du quotidien.

Je ne dis pas qu’être un couple ne peut pas être tout ce que j’ai énuméré plus haut, cependant, je trouve qu’on se met rapidement de la pression à devoir bien aller en tant que couple. On dirait qu’on ne se permet jamais d’avoir une chicane, d’avoir une passe plus rock and roll, on dirait qu’à force de voir des gens se séparer, on est rendus des spécialistes des petits détails qui accrochent. La vie dans le quotidien, de notre côté, ça ressemble à deux êtres humains qui travaillent dans le jour, qui ont deux enfants en bas âge et qui font leur gros possible. Le soir, on arrive, on doit se dépêcher de faire le souper, de faire les bains, de faire une activité avant le dodo, lire le livre, prendre la collation. Il est rendu 8h lorsqu’on est enfin tous les deux, nous n’avons pas pris nos douches et on est juste crevés. On se regarde un sourire en coin, on se demande comment ont été nos journées et on se couche collés. Une petite routine, un quotidien qui ne conviendrait pas à tous, mais qui, pour moi, est mon parfait imparfait. C’est normal de se chicaner par moments, c’est même bon signe, ça veut dire qu’on est encore deux personnes à part entière avant d’être un couple, qu’on a des valeurs et des opinions qui peuvent diverger. Attention, je ne parle pas de se lancer des assiettes par la tête, mais bien de vivre une frustration face à un sujet.

On dirait que lorsqu’on regarde par-dessus notre épaule, ça a dont l’air plus vert chez le voisin (merci a ma collègue pour toujours prendre le temps de me rassurer), sur les belles photos des réseaux sociaux. Cela nous amène a douter de nous, de douter de notre couple, de se demander si c’est normal de vivre des épisodes plus négatives. Mais mon dieu que c’est normal. Et moi-même, je me suis déjà demandée où est-ce que je m’en allais, est-ce que ma vie était rendue plate, qu’est-ce que je voulais, est-ce qu’on mon chum m’aimait encore? Je me mettais tellement de pression à vouloir que tout fonctionne tout le temps, tous les jours. Faire l’amour tous les soirs, sous peine d’avoir peur de perdre mon chum. Je sais que ça peut sembler intense, mais je me disais est-ce que je suis la seule à vouloir dormir dès que ma tête touche mon oreiller? Et pourtant, ce n’est pas qu’on ne le faisait pas du tout, mais on dirait qu’on entend tellement ça que lorsqu’on a des enfants, ça commence comme ça et éventuellement le couple s’oublie totalement. Moi, c'en est devenu ma peur.

Puis, j’ai dû faire une pause, prendre un pas de recul, écouter et observer. Le monde en général est en pleine pandémie, on doit s’adapter comme on n'a jamais dû le faire. Les gens sont stressés. Au travail, on subit de la pression un peu partout, on doit gérer des cas, on a toujours la tête pleine, jamais moyen de penser qu’aux nuages. On peut-tu se laisser une chance?

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Un couple, c’est fort même si c’est pas fou tendre et passionnel à chaque heure de la journée, un couple qui s’entretient et se soutient, c’est dans les pires comme les meilleurs moments. J’ai dû ramasser un dégât du chien en pleine nuit avec mon chum et crois-moi que si tu réussis à faire ça sans vouloir tuer tout le monde, t’es en amour pis c’est vrai.

Faire son café, lui flatter le dos (presque) tous les soirs, l’écouter parler de sa chasse dont je ne comprends rien et qui bien franchement m’écoeure par moments, être là pour lui dans tous les moments de sa vie, pas juste les plus joyeux, s’assurer qu’il soit en santé qu’il ne manque de rien, cuisiner pour lui, l’aider dans la maison, faire des rénovations, avoir des plans de futur, passer des moments de famille, c’est rendu ça mon couple et j’aime ça de même. Pas parce qu’on est parent que nous sommes plus amoureux, ni plus passionnels, ni qu’on n'a plus le temps, c’est faux. On a du temps différemment et de qualité plutôt que tout le temps. On se chicane pis même des fois, je me couche fâchée, mais ça ne dure pas. On ne se promet pas la lune, mais on se promet d’être toujours là l’un pour l’autre. Je ne peux pas dire qu’il va m’aimer ou non pour la vie, mais je sais que de mon côté, je peux lui offrir tout ça et que je ferai tout en mon possible pour avoir d’autres beaux souvenirs, près de lui, pour le meilleur et parfois, le pire.

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