Je ferme les yeux et j’y arrive presque.

J’arrive presque à ressentir à nouveau ta présence, ta chaleur. À percevoir cette lueur dans tes yeux et cette douceur dans ton sourire.

Je te mentirais si je te disais que je n’ai pas tenté, tant bien que mal, de combler ce trou béant que le vide de ton absence a créé dans ma poitrine. Depuis ton départ, j’étais tellement tourmentée par cette fichue impression assourdissante. Cette impression que désormais, le silence résonnerait à jamais dans mon cœur. Ce silence qui se retrouve dans toutes les pièces où les souvenirs de toi dansent et virevoltent. Encore à ce jour. 

Mais j’avais tort. 

Depuis que tu nous as quittés, j’ai changé. J’ai pris du temps à le comprendre. Ou plutôt, à l’admettre.

Pourquoi? Parce que je refusais d’assumer la vérité, de me résoudre à avancer. Je savais tout au fond de moi, que si je franchissais cette étape, j’acceptais finalement la réalité.

J’acceptais le fait que tu ne reviendrais jamais...

Que malheureusement, et je ne sais pour quelles raisons, la vie a décidé de brusquement t’arracher à nous. J’étais partagée, alors que je vivais dans un monde rempli de déni. Partagée entre l’imaginaire et la réalité. Inconsciemment, tout ce que je recherchais, c’était de me rapprocher. Me rapprocher de toi tout en me raccrochant au passé. Je tentais désespérément de trouver le sommeil, pour réussir à te faire vivre dans mes rêves, mais sans trouver le courage de m’endormir. Par peur de me réveiller dans une réalité où tu n’es plus... 

Les jours ont passé et j’ai fini par réaliser que j’étais simplement effrayée. Paralysée par la peur.

J’avais peur d’oublier.

Oublier chacun des souvenirs que nous avions créés, jusqu’aux traits les plus fins de ton visage. D’oublier la mélodie de ton rire. Je croyais que si je me donnais la permission d’avancer, je décidais de t’abandonner. J’abandonnais ces sentiments, ces frissons, cet amour qui m’enveloppait lorsque ta présence réchauffait encore mon cœur. Mais la vie ne pourra jamais, au grand jamais, m’enlever tous ces précieux moments, qui n’appartiennent qu’à moi. Bien au contraire. 

C’est donc à grands coups de pansements et de courage que je tente aujourd'hui de vivre, ou plutôt de survivre, à cette épreuve.  J'ai compris que tout ce que je pouvais, et devais faire, était de confronter la vérité.

Aujourd’hui, j’aimerais te dire que je vais bien.

Que tout va bien. Mais j’aime mieux être honnête envers moi-même et te dire que j’ai grandi et que je fais de mon mieux. Que depuis que le ciel t’a emporté, j’ai appris à ouvrir les yeux sur les petites choses qui m’entourent. Que oui, j’ai appris, mais que j’apprends encore, toujours avec toi au chaud dans mon cœur. J’ai appris à contempler la beauté des étoiles, qui brillent maintenant à l'infini, depuis ton arrivée.

J’ai appris à ne jamais retenir un Je t’aime et à crier mon amour sur tous les toits.

J'ai appris à prendre soin de mes proches et des liens qui nous unissent. J'ai appris que jamais rien n’est acquis. J’apprends jour après jour à profiter du temps qui nous ait généreusement donné. Je me rends compte de la chance que nous avons de voir le soleil se lever chaque matin. Désormais, je te fais la promesse de vivre chaque moment intensément, comme s’il pouvait être le dernier.  

Tu me manques. Incroyablement.

Mais je sais qu’une partie de toi fera à jamais partie de moi. Je ne te remercierai jamais assez de tout ce que tu m’as donné, de tout ce que tu m’as appris. Je t’en serai éternellement reconnaissante. 

À très bientôt, ma belle étoile.

Source de l'image de couverture : Unsplash
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