À toi qui as souffert en silence,

À toi qui panses encore ses blessures,

À toi qui as survécu à la violence psychologique et émotionnelle,

« Il n’est point de bonheur sans liberté ni de liberté sans courage. » - Périclès

Tout à coup, tu as le sourire.

Pour une fois, tes nuits ne sont pas mouvementées, elles sont calmes, paisibles, réparatrices. Graduellement, tu reprends ton énergie, tu la récupères, celle qui étant tant tournée vers autrui depuis trop longtemps. Et tu es fière. Fière de t’être écoutée. Fière d’avoir pris le taureau par les cornes. Fière d’avoir eu la force de rassembler tous les morceaux du casse-tête. Fière d’avoir eu le courage d’affronter tes démons. Fière d’avoir habité la conviction que, cette fois, c’était la dernière. Fière d’avoir mis tes limites. Fière d’avoir cessé d’accepter l’inacceptable. Finalement.

C’est comme une épreuve, une initiation.

Il y a des étapes. Plusieurs étapes, depuis des années. Et à chaque fois, tu as appris toujours un petit peu plus, mais souvent à la dure. Mais tu as tellement appris ces dernières années. Tu as appris à te respecter, à t’aimer. Tu as appris que ce n’est pas tout le monde qui mérite ta générosité, ta bienveillance, ta patience, ton ouverture et ton amour. Tu as appris que ces qualités que tu as peuvent parfois être celles qui te rendent le plus malheureuse, car il y aura des gens sur ta route qui en abuseront, qui les utiliseront à leur avantage.

Tu as appris que tu as une magnifique sensibilité, que tu vois toujours le bon chez les gens que tu rencontres et, crois-moi, cela est une bonne nouvelle pour toutes les belles personnes qui sauront reconnaître cette beauté en toi. Tu as appris que, même avec tout l’amour, la patience et la compréhension du monde, tu ne peux pas aider quelqu’un qui ne veut pas s’aider. Car, comme Irene Orce l’a nommé, « Aucun amour n’est suffisant pour combler le vide d’une personne qui ne s’aime pas elle-même ». 

Tu as appris, bien malgré toi, et avec tristesse, que certaines personnes basent leurs relations sur le mensonge et la manipulation. Oui, tu croyais que ce n’était pas possible. Tu croyais, encore naïvement peut-être, que les gens ont rarement des intentions ou des comportements aussi malveillants. Mais ces personnes existent bel et bien. Et elles sont souvent plus proches qu’on ne le pense.

Et tu étais tellement convaincue du contraire, que tu as accepté de jouer ce jeu au détriment de ta propre santé et de ton estime personnelle. Tu as tout donné et n’as jamais rien reçu en retour. Mais ce que cette épreuve t’a apporté est beaucoup plus important. Elle t’a amenée à considérer la fin d’une relation comme un nouveau départ, comme une option assez valable pour ton bonheur, comme le début d’une vie où non seulement tu veux, mais tu exiges le respect et la réciprocité dans tes relations. Puis, au passage, tu as été capable de voir et de reconnaître tout l’amour et le respect que plusieurs personnes de ton entourage ont su te faire preuve. Et ça, c’est précieux.

Alors, si je te demandais de nommer toutes les choses que tu aimes, combien de temps prendrais-tu avant de te nommer ?

Image de couverture par Elisabeth Verreault 
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