Essayez de décrire votre voyage « tout inclus ». Quels mots utiliseriez-vous pour exprimer cette expérience à votre famille ou à d’autres voyageur-euses ? Partagez-vous réellement la richesse naturelle du pays et de ses cultures ou simplement une expérience québécoise transposée sur un autre territoire ?

Le Mexique évoque en moi : la plage, les drinks, les hôtels, la bonne nourriture, bref, la vie du « tout inclus ». Vous aussi, n’est-ce pas ? C’est souvent ce que les gens racontent de leur semaine de rêve dans l’un des pays du sud, du moins ceux qui font affaire avec des agences de voyages.

De nos jours, le « pas cher » n’est plus conforme à la réalité.

Un séjour de 12 jours s’élève à plus de 3000$. On peut certes rapidement oublier le prix du voyage quand on enchaîne les verres alcoolisés sur la plage ou à la piscine. C’est une scène impossible à recréer au Québec en hiver, mais ça fait du bien de savoir qu’on peut découvrir une culture, un autre climat, tout en prenant du repos. Personnellement, je n’ai jamais pris ce genre de forfait. J’ai toujours tout prévu par moi-même et transporté mon bagage moi-même (facile avec un sac à dos). C’est moins cher et plus palpitant.

Je me suis rendu compte qu’il y avait tellement à découvrir au Mexique, surtout là où on voit le plus souvent des touristes mexicains.

Ils savent où aller pour vivre l’étonnement et l’excitation. Il ne manque absolument pas d’endroits à découvrir sur un territoire si vaste qu’il contient plusieurs climats : sec, humide, tempéré. Moi, j’aimerais vous faire sortir de votre hôtel 4 étoiles, pour vous amener sur les étoiles à Xilitla, mon endroit favori au Mexique. (OK, nous n'irons pas si loin.)

Je vous partage les quatre termes décrivant l’impression engendrée par cette découverte fortuite : savoir, harmonie, esthétisme, magie.

Mon âme a trouvé un cocon pour se ressourcer. Mes pensées troublées par l’état du monde parfois difficile à digérer ont trouvé leur repos parmi les sculptures d’Edward James. À Xilitla, au Mexique, se trouve une brèche menant vers un passé artistique trompé par l’évolution. Un courant bien connu de tous se déploie dans cette jungle colorée. Bien que le mouvement surréaliste soit dépassé, il en reste des ruines. Celles-ci sont impressionnantes. Elles rappellent le formidable et la beauté engendrés par les actions humaines. Difficiles à percevoir en étant prisonnier des strates de béton urbaines, mais faciles à repérer dans le bruissement de la nature.

On pourrait bien entendu parler d’un tort colonial ou encore d’une fâcheuse représentation de la domination humaine sur la nature. J’y pense avec tristesse. C’est le revers indélébile de certaines beautés. On ose croire que l’art nous permet de le dépasser ou de l’oublier.

J’ai dû marcher un moment depuis mon auberge, en passant devant une grande boutique de café et de chocolat où j’ai voulu tout prendre, jusqu’à l’entrée de la jungle surréelle. Devant celle-ci étaient rassemblé-es des vendeur.ses de créations, artisanales et mexicaines, que j’ai eu le plaisir d’acheter sans marchander.

S’écarter des sentiers battus ne veut pas toujours dire se perdre.

Mais si c’est le cas, se perdre est certainement positif. Je continuerai à me perdre tant qu’il me sera possible d’espérer trouver cette sérénité.

Pensez à emporter votre maillot de bain. Il y a un bassin avec une chute trop attirante et magique pour ne pas aller s’y tremper. 
Image de couverture de Chris Abney
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