J’ai souvent l’impression que la grossesse nous est présentée, aux filles, comme un beau moment à passer dans sa vie, un moment qu'on se doit de vivre. Puis, de plus en plus les femmes tentent de se détacher de cette quasi-obligation soit de mettre au monde un enfant. Plusieurs ne ressentent tout simplement pas le besoin de concevoir, ni le désir de devenir une mère. Sinon, certaines aussi de plus en plus feront part de leur désir de l’adoption, afin de pouvoir accueillir dans leur famille un enfant qui a été mis au monde par une autre femme, etc.

Puis, en vieillissant, on questionnera de plus en plus les femmes à savoir quand elles auront des enfants. Comme si c’était une évidence, en fait, comme s’il n’y avait pas de réflexion à avoir. Pourtant, avoir un enfant et porter cet enfant est une sacrée décision qui aura un impact sur la vie de cette même femme. Je trouve que la maternité/grossesse est un aspect de la vie d’une femme tellement personnelle et intime, puis parfois je me demande pourquoi cela est toujours et encore un débat sur la scène publique. Comme lors du retour en arrière pour retirer aux femmes le droit à l’avortement l’année dernière, qui n’a pas fonctionné d’ailleurs. Mais, bon, juste d’avoir la discussion s’avère insultant, bien franchement. Plus qu'insultant en fait.

Je veux dire. Une grossesse, c’est loin d’être une petite nouvelle dans la vie d’une femme, qu’elle soit planifiée ou non, que ce soit positif ou non pour elle. Alors, ça serait plaisant que la décision de conserver sa grossesse ou non soit le choix de celle qui est enceinte et personne d’autre. Ne croyez-vous pas ?

On dirait qu’on est tellement habitué de voir les femmes tomber enceinte que ça devient «standard» de se dire que ça fait partie des étapes de la vie d’une femme. Mais pourtant non. Ce n’est pas parce qu’une femme n’aura pas d’enfants qu’elle n’aura pas un parcours de vie complet tout autant, parce que ça aussi, c’est le choix de la femme en question, son mode de vie. Ce qui va la rendre heureuse et non ce qui va satisfaire la société.

acquise grossesseSource image : Unsplash

Puisque si on s’arrête un petit 30 secondes, ici, et maintenant, et qu’on s’imagine avoir un être humain qui se développe dans notre bedon, moi je trouve ça plutôt irréaliste comme ressentiment. C’est certain que vivre une grossesse doit être une expérience inimaginable, mais il faut comprendre que pour certaines, cela peut être enviant et certaines, tout le contraire. Cela vient avec d’énormes responsabilités à ne pas négliger.

Bref, à toutes les femmes qui ont vécu des grossesses difficiles et qui ne se sentaient pas à l’aise d’en parler, parce que tout le monde trouve ça si joli et merveilleux, la maternité, je vous soutiens. À toutes les femmes que les gens de leur entourage préfèrent prendre des nouvelles de leur bébé que de leurs nouvelles, je vous soutiens. À toutes les femmes qui ne veulent pas d’enfants et se sentent mal vis-à-vis la société ou leur entourage, je vous soutiens. À toutes les femmes qui ont vécu un ou plusieurs avortements, je vous soutiens. À toutes les femmes qui ont fait une ou plusieurs fausses couches, je vous soutiens. À toutes les femmes qui tentent de tomber enceinte, je vous soutiens. À toutes les femmes qui ont eu un diagnostic d’infertilité, je vous soutiens. À toutes les femmes qui ont fait le choix d’adopter, je vous soutiens. À toutes les femmes qui ont fait recours à la fécondation in vitro, je vous soutiens. À toutes les femmes qui ont vécu une grossesse difficile ou un accouchement difficile, je vous soutiens. Et j'en passe.

C’est ça la maternité et bien plus encore. Ça ne se résume pas à une opinion publique coulée dans un seul moule. Puis, après la grossesse aussi, ça ne doit pas être pris pour acquis. Au contraire.

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