J’ai toujours été quelqu’un qui se posait beaucoup de questions concernant les choix que je prenais. À l’aube de ma graduation universitaire, je me demande encore souvent pourquoi je vais à l’école, alors que je n’ai aucune idée de ce que je vais faire avec mon BAC. Ça me rend si perplexe de penser à la vie adulte que j’ai même envisagé commencer une maîtrise après ma graduation, question de repousser mes responsabilités encore quelque temps. En effet, ce qui me fait peur, ce n’est pas nécessairement de graduer, mais plutôt de penser à ce que je vais faire dans un ou deux ans, parce que je vois juste le néant. J’ai souvent peur de perdre mon temps ou de m’habituer à une routine parce que c’est « ce que je suis censé faire ».
Et voilà que mon compte à rebours est commencé. 199 jours, c’est tout ce qui me reste avant la fin de mon parcours universitaire. Pour certains, cela peut paraître comme une éternité, mais pour moi, chaque petite seconde qui s’écoule réussit à me terroriser. Depuis l’âge de cinq ans, je suis le chemin traditionnel de la vie tel que mes parents l'ont toujours espéré. Sans jamais trop me poser de question, j’ai débuté une nouvelle rentrée scolaire depuis les 16 dernières années de ma vie sans jamais penser au jour où ça se terminerait. Me voilà donc à quelques mois de la fin de ce parcours ma foi rocambolesque et ça me fait peur.
On a beau avoir hâte de voir quelques chiffres s’ajouter à notre compte de banque ou se payer des vacances tout-inclus une fois par année pour s’évader du petit froid glacial qui brûle nos joues en plein mois de janvier, la réalité étudiante est ma foi amusante. À part crouler sous le stress en fin de session ou se mentir à nous-mêmes en disant qu’on va un jour, arrêter de commencer nos travaux à la dernière minute, ce n’est pas pour rien qu’on dit que les meilleures années d’une vie sont celles passées sur les bancs d’école. C’est pourquoi je vois la fin de cette belle époque arriver et cela me fait peur.
Je ne pensais jamais dire ça de ma vie, mais j’aime ça l’école au final. Ça m’aura peut-être pris 16 années pour le réaliser, mais je crois sincèrement que nos plus belles années sont celles passées sur les bancs d’école. À vrai dire, l’école a mis sur mon chemin de belles rencontres, a forgé ma personnalité et m’a fait vivre un manège d’émotions qui ont contribué à façonner la personne que je suis aujourd’hui. Il me reste 199 jours et ça me fait peur. C’est parfois dur d’apprécier l’instant présent, mais il faut profiter de ces petits moments, car ils passent trop vite.
- Une fille nostalgique