On m’a toujours dit qu’on ne choisissait pas sa famille, qu’on se le dise, nous en avons le pouvoir. La famille, pour moi, ce sont les gens qui nous entourent positivement.

Lorsque j’avais 3 ou 4 ans, j’ai dû assister à des moments que je ne pensais jamais devoir vivre au cours de ma vie. Ma mère est toxicomane, danseuse nue et prostituée. J’ai passé des journées entières à essayer de la réveiller pour pouvoir ne serait-ce que manger. Mais une fois réveillé, ce n’était pas vraiment mieux. Ceux qui le savent comprendront, mais voir sa mère au-dessus d’un four avec une cuillère et un briquet à la main n’a rien de réjouissant.

Heureusement, dans son mal-être, ma mère a quand même pensé à nous faire garder par des personnes responsables.

Peut-on s’attendre à plus venant d’une maman, Oui bien sûr ! Trop de responsabilités misent de côté pour son bien-être personnel. Si on peut dire ça comme cela ! En vieillissant, j’ai cru qu’elle voulait s’en sortir, qu’on avait une quelconque importance. La drogue prenait moins de place dans sa vie, elle s’était trouvé un travail digne comme préposé au bénéficiaire.

Elle y a travaillé pendant près de trois ans avant de se rendre compte qu’elle n’était plus capable de faire cela. Elle s’est arrêtée et a recommencé ces vieilles habitudes. La déception à laquelle j’ai fait face m’a chamboulée. Je croyais sincèrement qu’elle pouvait améliorer sa vie, son confort et sa façon de voir les choses.

Tout cela m’a mis en doute.

Notre cerveau a tendance à gérer les informations un peu n’importe comment quand c'est difficile. Mais je suis devenu maman à mon tour !

Quand j’ai eu mes enfants, je suis rentrée dans un mur.

Mais comment a-t-elle pu, me suis-je dit. Cela me semble impensable aujourd’hui d’agir comme elle a pu le faire. Vous me direz, <<elle est malade, c’est la drogue », moi je vous répondrai que c’est un choix ! Lorsque la vie nous met des obstacles, on les surmonte, on travaille plus fort pour atteindre nos objectifs, on ne se laisse pas dépérir dans la drogue.

Aujourd’hui, je parle encore à ma mère, mais je n'attends plus rien de sa part.

La toxicité de ma mère m’a créé des blocages dans beaucoup d'aspects de ma vie. J’ai compris à quel point tout ça a eu un impact lorsque j’ai décidé de consulter pour une fausse couche. La psychologue a vu plus loin que la mésaventure que je venais de vivre. Elle a bien fait, grâce à elle, j’ai su pardonner à ma mère, pour mon bien-être.

Dans toute cette toxicité, il y a du positif.

J’ai décidé de tourner cette situation à mon avantage. Je n’ai à ce jour jamais touché de drogue forte, je suis quelqu'un de très pudique et je ne laisse aucune situation me mener vers les mauvais choix qu’elle a pu faire. Je donne le meilleur de moi-même à mes enfants et jamais, je ne les rendrai responsables de mes choix ou de mes actions comme elle a pu le faire par le passé.

Ma plus grande peur, c'était de lui ressembler un jour, mais je crois sincèrement qu’on apprend des erreurs de nos parents.

En se donnant la peine, on peut sortir de cette toxicité. On peut réussir tout ce que nous entreprenons avec un peu de vouloir. Soyez la personne que vous désirez être, ne laissez pas vos croyances et vos antécédents familiaux faire de vous quelqu’un que vous n’aimez pas.

Pour conclure, je ne peux pas dire que ce soit l’un ou l’autre. Ce n’est ni blanc ni noir. Pour moi, autant de négatifs que de positifs. Mais chose sûre, j’ai appris à être une bonne personne à travers tout cela.
Image de couverture de Brina Blum
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