En Occident, pas mal tout le monde connaît la crise de la quarantaine. Celle où, à la moitié de sa vie, on remet en question nos choix de vie professionnels, amoureux et familiaux, car on a l'impression de traverser le cap de la jeunesse à la vieillesse. On parle aussi de plus en plus de la crise de la trentaine, surtout chez les femmes. Cette phase, tout comme la crise de la quarantaine, est une crise identitaire déclenchée par le sentiment d'obligation de passer à l'âge adulte parce qu'il est apparemment grand temps de prendre ses responsabilités. Cependant, on parle peu de la crise de la vingtaine. Et ça, c'est un sujet qui me touche vraiment. Bon, vous me direz qu'à vingt ans, on a encore peu de responsabilités et qu'on a encore tout le temps devant nous. C'est vrai, à vingt ans, rien ne me stressait. Je vivais dans un beau grand 6 1/2 du Mile-End que je n'avais pas à payer, j'utilisais mes paies de travail pour magasiner et je sortais au moins 4 jours sur 7 jusqu'à 5h du matin. Je vivais dans l'insouciance de la jeunesse si on peut l'appeler comme ça et surtout, la belle vie!
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Aujourd'hui, croyez-moi les choses ont changé. Non, je n'ai pas eu la vie très difficile depuis. J'ai encore un bel appartement, je ne me prive d'à peu près rien et j'ai accompli plusieurs choses qui me rendent vraiment fière. Ce n'est pas vraiment ça qui a changé. Ce qui a changé, c'est en fait la perception de la vie que je pensais avoir en tant que femme dans la vingtaine. Il y a dix ans, je croyais qu'à vingt-deux ans j'allais déjà être en couple depuis au moins deux années et que j'allais me marier à vingt-cinq ans. Il y a dix ans, je croyais qu'après avoir gradué, j'allais immédiatement trouver l'emploi dont j'ai toujours rêvé. Pourtant, j'ai gradué, mais je ne sais toujours pas de quel genre de vie j'ai vraiment envie et surtout, comment je vais faire pour me rendre à ma destinée. La semaine passée, j'avais envie d'aller à la maîtrise, cette semaine en droit et la semaine prochaine, je considérerai probablement le journalisme. Avec le temps, j'ai appris que je ne voulais certainement pas me marier maintenant (pas seulement après deux ans de relation en tous les cas) et que c'est correct comme ça aussi. Aujourd'hui, j'ai réalisé que la société tente vraiment de nous imposer une ligne du temps avec des dates à respecter et que ça, c'est vraiment pas correct (surtout pour les femmes j'ai l'impression) et qu'on ne devrait pas se laisser influencer.
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J'ai réalisé que la crise de la vingtaine, c'est peut-être bien seulement un des « maux » que la société tente de nous inculquer. Pour nous pousser vers un chemin qui nous ne convient pas nécessairement, mais qui paraît beaucoup mieux dans un curriculum vitae. Aujourd'hui, j'ai réalisé que pour être heureuse, on n'est plus obligé d'être une femme mariée avec des enfants à 25-30 ans. On peut aussi continuer à apprendre, à voyager et à changer d'idée ou être tout ça à la fois. J'ai appris que ça prend une vie pour apprendre à vivre et que cette vie, on est mieux de la vivre comme on la veut, comme on la veut vraiment.
Et puis, comme le dit si bien Taylor Swift : "'22' is all about trying to 'forget about the deadlines. We're happy, free, confused and lonely at the same time. It's miserable and magical. Oh yeah. '"
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