Me voici maintenant quarantenaire depuis un peu plus de deux ans. La fameuse crise de la quarantaine dont tout le monde parle… je me posais vraiment beaucoup de questions. Mais qu’allait-il m’arriver? Est-ce si terrible au point de remettre sa vie au complet sur une trajectoire différente?

Oui, le saut dans la quarantaine m’a fait peur.

Je voyais des gens de mon entourage se poser mille et une questions. Je voyais des gens changer du tout au tout, espérant changer de vie et ralentir davantage.

Est-ce que moi aussi, j’allais passer pas là? La réponse est… oui!

Il faut se le dire, l’arrivée dans la quarantaine est un tournant dans une vie. Une toute petite vie dont nous devons prendre soin et appréciée le plus possible. Avoir quarante ans en 2023 est, selon moi, bien différent des années passées. Tant de possibilités, d’ouvertures, de découvertes, de style de vie…

Dans les années passées, la quarantaine était plutôt vue comme étant la suite des choses, tout simplement. Ne pas se poser trop de questions, rester dans son petit moule confortable, sécuritaire et… parfois ennuyant.

De nos jours, la quarantaine est vue comme le début d’un nouveau cycle de vie.

Avoir quarante ans, c’est plus ou moins le milieu de notre vie, on va se le dire ! Pendant qu’on s’épuisait à performer au travail pour se tailler une place de choix, qu’avoir une hypothèque est synonyme d’une vie d’adulte « normale », que les comptes à payer sont de plus en plus nombreux et élevés et que les enfants se pointent le bout du nez…

La vie va vite, beaucoup trop vite.

Une fois que notre routine de vie quotidienne, le fameux métro-boulot-dodo, est enclenchée, on arrive à quarante ans. C’est ce qui m’est arrivé. L’anxiété était à son comble. Le burnout était dans mon rétroviseur, comme une épée au-dessus de la tête. J’avais l’impression que mes enfants grandissaient tellement vite, sans que je puisse m’arrêter pour du temps de qualité.

Trop occupée, tout le temps. Et surtout très fatiguée. Fatigue mentale et fatigue physique, je n’en pouvais plus. Il fallait que ça change.

Lors d’un arrêt de travail pour épuisement et anxiété, j’ai enfin pris le temps de me questionner. Est-ce que cette vie me convenait? Est-ce que je voulais poursuivre dans cette direction pour le restant de ma vie, de ma moitié de vie?

La réponse s’est présentée à moi assez rapidement.

Je ne voulais plus vivre comme tout le monde, la routine traditionnelle de tous et chacun me créait beaucoup d’anxiété. Je devais prendre ma vie en main, même si c’était pour en offenser quelques-uns. Parce que sortir du moule, ça peut être mal vu. « Oui, mais tout le monde vit la même chose, tout le monde est stressé par le quotidien »... je l’ai entendu à maintes reprises.

Il était venu le temps pour moi de ralentir, de ne plus vivre que pour mes trois semaines de vacances par année. J’avais envie de prendre le temps de passer des moments de qualité sans être toujours pressé par le temps. Juste vivre à un rythme acceptable et parfois même paisible.

J’ai alors pris ma vie en main : je me suis séparée de mon conjoint et père de mes enfants après onze années de vie commune, j’ai changé de domaine d’emploi et j’ai déménagé dans plus petit. Est-ce que la vie est maintenant moins lourde sur mes épaules? Pas encore totalement, certaines actions doivent encore être enclenchées. Mais je m’approche tranquillement de mon but : vivre une vie douce, ralentir, être maître de ma vie et surtout, vivre une quarantaine dans la sérénité, faire de bons choix, le tout avec une bonne dose de bienveillance.

Alors, mythe ou réalité? Se questionner sur son avenir n’a pas d’âge, mais l’expérience de vie nous amène à faire des choix qui correspondent mieux à nos valeurs actuelles. Il suffit de s’écouter, de suivre parfois son instinct et sa petite voix intérieure.
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